jeudi, octobre 10, 2024

L'initiation constitue-t-elle un pacte (au moins implicite) avec le démon ?



UN GRAND INITIÉ : RENÉ GUÉNON 


Par M. l'abbé Curzio Nitoglia



La personne et l’œuvre de René Guénon ne peuvent être indifférentes à quiconque s’occupe de vraie et fausse Tradition.

Un vieil adepte de l’école guénonienne, Jacques-Albert Cuttat a défini la doctrine guénonienne : « Un néo-traditionalisme... comme si Guénon avait repris et mis à l’échelle d’une connaissance plus vaste... de l’Orient les trois thèses fondamentales du traditionalisme du début du XIXème siècle (notamment de Joseph de Maistre et de Lamennais), à savoir : l’Anti-rationalisme, l’Unanimité traditionnelle comme critère de la vérité et surtout la Primauté spirituelle de l’Orient » (1).


Il est notoire que Guénon relativise et réduit la Mystique chrétienne (qui d’ailleurs n’est pas seulement occidentale) au niveau de sentimentalisme ou ‘dévotionalisme’ (qui n’a rien à voir avec la vraie Mystique, alors qu’elle a des points de contact avec le faux mysticisme). Et ceci démontre la connaissance insuffisante de la Théologie ascétique et mystique catholique de la part de Guénon lui-même ou son esprit antichrétien. En effet dans l’œuvre guénonienne les dogmes principaux de la Religion catholique sont mal compris et vidés de leur vraie signification. Guénon, imbu d’ésotérisme cabaliste et maçonnique, a essayé d’infiltrer dans les milieux catholiques traditionnels la fausse idée d’une Tradition primordiale universelle et fondamentale qui englobe toutes les différentes religions, en maintenant secrète son affiliation au soufisme moniste et à la maçonnerie écossaise.

Avec « le Concile Vatican II, il s’avère que l’intelligentsia catholique... est orientée dans le sens d’une perspective qui tient compte de l’intention d’unité des nouvelles générations. (...) de privilégier les points de rencontre... avec les religions non-chrétiennes... Le ton n’est plus à réfuter et à exclure mais plutôt à assumer la diversité du potentiel humain et du patrimoine religieux universel » (2). Et c’est ainsi que le Traditionalisme maçonnico-ésotérique a embrassé le Modernisme ésotérico-maçonnique (3).

La personnalité de Guénon

La plus grande spécialiste de Guénon, Marie-France James affirme que son tempérament était caractérisé par la « nervosité et la sensibilité auxquelles viennent s’ajouter l’instabilité, l’impulsivité et l’irritabilité... [nervosité] tempérée par le puissant apport intellectuel (...) prédisposant aux études philosophiques et religieuses. A tout cela il faut ajouter une susceptibilité exacerbée et une forte sensualité » (4).

L'enfance

René Guénon naît à Blois, le 15 novembre 1886. De santé fragile il effectue ses premières études dans une école catholique où, malgré ses nombreuses absences, il devient vite un élève brillant. À l’automne de 1901 se produit un incident banal en soi, mais très significatif au regard de sa personnalité : René est le premier de la classe mais le professeur Simon Davancourt le classe second dans un devoir de français. René en fait un drame et doit s’aliter avec une forte fièvre ; son père le retire de l’école et l’inscrit au collège Augustin-Thierry (5).

M.-F. James commente: « Nous voyons donc déjà en Seconde le besoin, obsessif chez Guénon, d’être le premier... Au retour des grandes vacances... notre jeune perfectionniste est aux prises avec la même obsession, devrions-nous dire la même culpabilité, le même anéantissement... de n’être que quatrième... Irrité, le jeune René réagit avec une grande susceptibilité... une scène s’ensuit, scène qui connaîtra, aux yeux de certains, son dénouement définitif quelque trente ans plus tard avec le départ irréversible de Guénon vers les terres de l’Islam » (6).

​Il apparaît évident que le désir, le besoin même d’arriver au zénith, est une tendance profonde de la personnalité de Guénon. « C’est quelqu’un qui non seulement veut mais doit gagner sur tous les terrains...» (7). Être dans la moyenne pour lui signifierait échouer ; être condamné à l’imperfection le déprimerait.

René Guénon, désormais jeune bachelier, connut le chanoine Ferdinand Gombault, docteur en philosophie scolastique ; durant plus de trente ans, jusqu’au départ de Guénon pour Le Caire, les deux intellectuels maintinrent des contacts réguliers bien qu’en agissant dans deux camps différents, opposés même : le chanoine, thomiste strict, se voua à l’apologie du catholicisme ; Guénon, influencé par les courants maçonnico-occultistes, se tourna vers la Gnose. D’après M.-F. James le chanoine, comme tous les amis catholiques de Guénon, ignora au moins jusqu’à la fin des années 30 son choix.


René Guénon le jour de son mariage


Les maîtres de René Guénon

Docteur Encausse (Papus)

Vers les vingt ans Guénon est introduit à l’École Hermétique dirigée par Papus (pseudonyme du docteur Encausse) et suit les cours qui y sont dispensés. Il est reçu dans l’ordre Martiniste et dans diverses organisations maçonnico-occultistes annexes. En 1908 il collabore à la préparation du Congrès spiritualiste et maçonnique, cependant il tend à s’éloigner de la ligne générale (qualifiée par lui de matérialiste) des milieux occultistes de son temps ; il prend donc position contre certaines idées de Papus.

L’hypothèse la plus probable, sans preuves déterminantes, est que Guénon, au plus tard en 1909 (époque de son élévation à l’épiscopat gnostique sous le nom de Palingenius) ait bénéficié de contacts hindous du courant vêdantiste décisifs ; toujours cette année-là il s’affilie à la Loge maçonnique Thebah (Grande Loge de France). En 1912 il est initié au Soufisme et se marie... dans le rite catholique ! La même année toujours il confirme son affiliation maçonnique à la Loge Thebah, filiale de la Grande Loge de France de Rite écossais ancien et accepté. De 1913 à 1914 il collabore à La France chrétienne anti-maçonnique, sous le pseudonyme de Le Sphinx, précisément dans les pages de cette revue il entretiendra (comme un vrai “sphinx”) une polémique avec Charles Nicoullaud et Gustave Bord, collaborateurs de la Revue Internationale des Sociétés Secrètes, concernant la question des Supérieurs Inconnus.

En 1915, Guénon fait la connaissance d’une jeune étudiante thomiste : Noële Maurice-Denis, qui en 1916 le présente à Jacques Maritain.

En 1916, il suspend la participation active aux travaux de sa Loge, auxquels il avait continué d’assister même durant sa collaboration à La France chrétienne antimaçonnique ! Cette suspension ne fut pas une rupture, mais seulement une “mise en sommeil” tactique, en vue d’«amener le catholicisme à cautionner une élite appelée à retrouver, à partir d’une perspective... syncrétique, la source unique perdue... la véritable Connaissance métaphysique, d’essence gnostique. C’est ainsi que, jusqu’au début des années 30, Guénon s’abstiendra de traiter de manière directe et ouverte de la Franc-maçonnerie, se limitant à en déplorer la “dégénérescence” et à dénoncer les “influences anti-traditionnelles” dont elle est victime en son sein même » (8). 

Pour Guénon le Catholicisme n’est rien d’autre qu’une des formes partielles et voilées à travers lesquelles la tradition primordiale et fondamentale se manifeste dans sa plénitude. Le Christianisme, pour lui en effet, a eu aux origines un caractère ésotérico-initiatique dont on sait peu de choses puisque les origines du Christianisme seraient entourées d’une obscurité presque impénétrable. Obscurité voulue par ceux qui ont conduit la transformation de l’Église d’une organisation obscure et réservée à une organisation ouverte à tous, purement exotérique. Cependant cette transformation du Christianisme en Religion exotérique, a été providentielle, puisque le monde occidental serait resté sans aucune tradition s’il n’y avait pas eu la Religion chrétienne, la tradition gréco-romaine alors prédominante ayant atteint une grande dégénérescence. Le Christianisme redressa le monde occidental, mais à condition de perdre son caractère ésotérique. Il semble que l’on puisse constater, 13 dans ce refus de la dimension publique, l’attitude d’aristocratisme intellectuel typique des différents courants gnostiques.

En 1921 Guénon signe un article dans la Revue de philosophie d’inspiration néo-thomiste. 

En 1922 il reprend l’enseignement de philosophie auprès d’un institut des Frères des Écoles chrétiennes. En 1925 il commence à collaborer à la Revue universelle du Sacré-Cœur, Regnabit, mais en 1927 la collaboration cesse, et il reprend au contraire la polémique avec la R.I.S.S. (9).

Les milieux catholiques après une brève hésitation, due au caractère de “cinquième colonne” de l’œuvre guénonienne de ces années-là, en réfutent les théories et Guénon, voyant échouer son projet d’infiltration, émigre au Caire. Mais il poursuit sa charge de former une élite traditionnelle occidentale par la tentative de faire converger la métaphysique orientale dite “universelle” (ou Gnose ésotérique) et le Catholicisme, selon lui identiques dans leur substance. Pour Guénon la Gnose doit s’appuyer sur la Tradition fondamentale, qui en substance est partout la même, malgré les formes différentes qu’elle revêt quand elle s’abaisse à devenir une religion, pour s’adapter à chaque race et à chaque époque. Le but ésotérique de Guénon est donc de réinterpréter, d’abaisser, de minimiser et de ramener le Christianisme à un fond commun “traditionnel” d’inspiration gnostique. Il aurait eu à ses origines un caractère essentiellement ésotérique et initiatique, mais à partir de l’époque constantinienne et du Concile de Nicée il l’aurait perdu en devenant une religion au sens propre du terme, avec ses dogmes, sa morale universelle et ses rites publics. Guénon nie donc la divinité et l’indéfectibilité de l’Église, sa transcendance par rapport aux autres cultures, la valeur universelle de l’Évangile, la compréhension inaltérée de la doctrine évangélique telle qu’elle a été révélée par le Christ. Mais comme a écrit N. Maurice-Denis : « Certainement son ignorance, son incompréhension du Christianisme étaient totales » (10). Mais s’agissait-il vraiment d’ignorance ? Nous le verrons plus loin.

Guénon et la “Revue Internationale des Sociétés Secrètes”

Mgr. Ernest Jouin,
fondateur de la Revue Internationale des Sociétés Secrètes

Monseigneur Ernest Jouin

Monseigneur Jouin, dernier de cinq enfants, naît le 21 décembre 1844 à Angers. Orphelin de père en bas âge et de santé fragile, en 1862 il rejoint son frère Amédée au noviciat des Dominicains de Saint-Maximin, transféré par la suite à Flavigny. En août 1866 des troubles de santé l’obligent à renoncer à l’austérité de la vie dominicaine; il rejoint pour cette raison le séminaire d’Angers, où il sera ordonné prêtre en février 1868. « Ses premières années de vie sacerdotale sont traversées par la tristesse, le découragement, le doute et les scrupules » (11). En juillet 1882 il est nommé curé à Joinville-le-Pont (Seine) où il subit l’assaut des milieux anticléricaux, et commence ainsi à connaître les premières luttes antimaçonniques. En 1910 il acquiert une importante bibliothèque maçonnico-occultiste d’environ 30 000 volumes et en janvier 1912 fonde la Revue Internationale des Sociétés Secrètes, composée d’une partie judéo-maçonnique (partie grise) et d’une partie occultiste (partie rose).

« L’abbé Jouin croyait à une volonté juive de domination universelle résumée comme suit : “Israël est le roi, le Maçon est son chambellan et le bolcheviste son bourreau”. Sa thèse était... que la juiverie et le protestantisme sont derrière la franc-maçonnerie ; que tous trois poursuivent un même but : la destruction de l’Église catholique » (12). 

Élevé à la prélature par Benoît XV et fait protonotaire apostolique par Pie XI, il meurt en 1932 avec la bénédiction et l’approbation pontificale de sa revue qui continuera à paraître jusqu’en 1939 ; sa cause de béatification a été introduite à Rome par “les amis Américains de Monseigneur Jouin” (13).

Mgr Jouin n’est pas le premier à soutenir la thèse de l’inspiration juive de la Maçonnerie. Il avait été précédé au XIXème siècle par l’abbé Barruel, Mgr Deschamps, Crétineau-Joly, Gougenot des Mousseaux, Mgr Delassus, Mgr Meurin. Partisan d’un Catholicisme intégral, il était convaincu que « les groupes nationalistes et fascistes sont impuissants par eux-mêmes à guérir le mal. La guerre est religieuse. Notre conversion est l’unique remède » (14). Lui-même avait écrit : « Lorsque les catholiques ne reculeront plus, lorsqu’ils puiseront leur courage dans la pratique de la vertu,... lorsqu’ils reprendront la voie du sacrifice pour suivre leur Messie de misère, jusqu’au Golgotha, lorsqu’il ne mendieront plus leur salut à droite ou à gauche, mais formeront à la demande de sa Sainteté Pie X le parti de Dieu, la question juive sera solutionnée. (...) Mais que les catholiques se rendent bien compte qu’en donnant la main aux Juifs, en vivant au fond comme eux... ils préparent... le règne despotique d’un Qahal universel !» (15).

La R. I. S. S. (1912-1939)

La R.I.S.S., dans la partie grise (judéo-maçonnique) traitait des aspects extérieurs de la secte infernale et dans la partie rose (partie occultiste) des aspects intérieurs. Elle était connue dans le monde entier et alimentée par les informations de Mgr Umberto Benigni fondateur du Sodalitium Pianum. Si dans l’ordre chronologique Mgr Jouin mettait au premier plan la critique de l’œuvre politique et extérieure des sectes secrètes, dans l’ordre d’importance il préférait étudier leur comportement intérieur, ésotérique, secret. Il était convaincu, à raison, que seul un motif religieux et souvent préternaturel pouvait expliquer la frénésie de démolition de toutes les choses bonnes, qui caractérise le processus révolutionnaire, mis en avant par les sociétés secrètes. Et que à l’origine de ces dernières il y eut le Judaïsme post-templier [c’est-à-dire d’après la destruction du Temple de Jérusalem], dont le père, comme l’a révélé Jésus, est le diable (16).

Ce fut précisément contre la R.I.S.S. de Mgr Jouin que Guénon soutint une longue controverse, en polémiquant en particulier sur l’occultisme, en tentant d’en discréditer les collaborateurs et en se posant comme unique personne compétente en la matière.

Divergences au sein du mouvement antimaçonnique
Il faut faire remarquer qu’il y avait une division même entre ceux qui s’opposaient à la Maçonnerie. D’une part il y avait les antimaçons nationalistes (Copin-Albancelli et Clarin de la Rive), qui voulaient combattre la secte uniquement pour défendre les valeurs nationales et patriotiques; la lutte antimaçonnique pour eux devait être essentiellement politique ou nationale. D’autre part il y avait les antimaçons religieux (Nicoullaud, Jouin, Benigni) pour qui la Maçonnerie est une “contre-église”, qui cherche à ridiculiser les recherches sur l’élément préternaturel dans les arrières-loges [voir la manœuvre Taxil (17)]. D’après Mgr Jouin pour être antimaçons il faut avant tout être chrétiens : il s’affrontera donc à Copin-Albancelli et Clarin de la Rive, qui pour lui n’étaient pas des adversaires sincères de l’ennemi. La substance de la divergence résidait dans le fait que les anti-maçons nationaux refusaient d’étudier l’influence satanique dans la direction occulte de la Maçonnerie. Ce fut ainsi que le projet d’une fédération antimaçonnique échoua et que les polémiques entre antimaçons alimentées par un nouveau venu... le franc-maçon René Guénon, alias le Sphinx, continuèrent causant un grave dommage pour la bonne cause.

La collaboration du franc-maçon Guénon à “La France antimaçonnique”
En 1896 Clarin de la Rive devient directeur de La France chrétienne antimaçonnique, succédant à Léo Taxil. A partir de 1913 jusqu’à 1914 le franc-maçon Guénon collabore à cette revue ! « A supposer que Clarin de la Rive n’ait pas eu l’occasion de consulter les registres de la Grande Loge de France pour l’année 1912, en revanche il n’a pu ignorer... la conférence du Maçon Guénon sur L’Enseignement initiatique publiée dans Le Symbolisme de janvier 1913. La R.I.S.S. a même pris soin d’en inclure une pertinente critique dans son Index documentaire (février 1913, p. 561) » (18). Alors comment expliquer la collaboration de Guénon avec Clarin de la Rive, sur le terrain antimaçonnique précisément ? Comment donc Guénon pourra-t-il consulter avec la permission de Clarin de la Rive le dossier sur le cas Taxil (ex-directeur de La France antimaçonnique), à partir duquel il conclura que soutenir l’influence du Satanisme sur la Maçonnerie c’est faire de la contre-initiation ; que si des groupes lucifériens et satanistes existent ils sont bien loin de l’appartenance à la Maçonnerie, qui est une organisation traditionnelle que l’on veut dénigrer à tout prix ? Il semblerait que Clarin de la Rive et les amis catholiques de Guénon aient sous-évalué son initiation à la secte, comme si Guénon avait complètement rompu avec la Maçonnerie.

Comme beaucoup d’autres Guénon a utilisé la campagne anti-taxilienne, en se présentant comme l’homme de la Tradition qui veut rendre à la Maçonnerie son vrai visage, défiguré par Taxil. Il prétend combattre les maçons contemporains pour leur “modernisme”, infidèles à la vraie vocation initiatique, afin que la Maçonnerie puisse redevenir ce qu’elle n’a jamais cessé d’être virtuellement. Ce travail sournois fut entrepris dans La France antimaçonnique, avec la complicité (ou la stupidité) de ses amis catholiques.

Guénon astucieusement voulait changer de l’intérieur la pensée antimaçonnique, et inspirer un courant catholique favorable à la Maçonnerie traditionnelle, revue et corrigée à la lumière de la métaphysique orientale. « D’une part, il affirme, qu’il faut ramener les maçons à la compréhension de leurs principes et à la conscience de leurs fonctions et de l’autre faire admettre aux catholiques qu’ils ont tort de combattre la Maçonnerie en elle-même et qu’ils doivent, tout en luttant contre les maçons dégénérés, souhaiter la restauration d’une Maçonnerie authentique » (19). Et « après avoir rappelé l’opinion déjà exprimée par Joseph de Maistre il affirmait que : “Tout annonce que la Maçonnerie vulgaire est une branche séparée et peut-être corrompue d’un tronc ancien et respectable”, et que la Maçonnerie moderne n’est que le produit d’une déviation » (20). Le coup lui réussit avec Clarin de la Rive, mais Mgr Jouin lui barra la route.

Les Supérieurs Inconnus
En 1913 il y eut une longue polémique entre Guénon, alias le Sphinx, pour La France antimaçonnique et Charles Nicoullaud avec Gustave Bord pour la R.I.S.S. concernant la question mystérieuse des Supérieurs Inconnus, dont Bord niait l’existence en tant que simples hommes en chair et en os. Les Cahiers Romains, organe de l’Agence internationale Roma, de Mgr Umberto Benigni, répondirent (14 et 28 septembre 1913) que le jugement de Bord était un peu hâtif et qu’aucun argument probant n’avait été présenté contre le pouvoir central occulte et humain de la secte. Peut-être, ajoutaient les Cahiers Romains, consistait-il aussi en une constante entente entre les chefs pour diriger la masse des différentes sectes, dont la plus connue et la plus répandue est la Maçonnerie. Charles Nicoullaud répondit sur la R.I.S.S. du 20 octobre 1913, que si le rédacteur des Cahiers Romains entendait désigner comme chefs, des hommes ordinaires en chair et en os il se trompait. Les Supérieurs Inconnus, pour les vrais initiés, existent, mais vivent dans l’Astral (ce sont des Anges déchus ou suppôts de Satan, c’est-à-dire des hommes qui se sont voués corps et âme au diable et qui sont donc son instrument privilégié). Et c’est de là que, au moyen de la magie, ils dirigent les chefs des sectes, en constituant une espèce d’entente continuelle entre les chefs humains des différentes sectes. Pour Gustave Bord au contraire, puisqu’il y a rivalité entre les différents rites maçonniques, il n’y a aucun pouvoir central humain (ce qui n’exclut pas une direction préternaturelle). À ce point Guénon, alias le Sphinx, descendit dans l’arène et soutint que Nicoullaud et Bord étaient deux antimaçons bien étranges, et il attaqua la thèse de la “mystique” diabolique comme racine de la Maçonnerie. Guénon réhabilite les Supérieurs Inconnus comme les inspirateurs et les gardiens de l’initiation et de la Tradition ésotérique. En 1914 Bord répondit par les pages de la R.I.S.S. que les antimaçons sont divisés en deux camps : ceux qui croient au pouvoir central de la Franc-Maçonnerie représentée par des chefs en chair et en os appelés Supérieurs Inconnus ou membres des arrières-loges ; et ceux qui croient que la Franc-Maçonnerie est conduite par une idée néfaste et que les Supérieurs Inconnus sont le diable ou ses suppôts. Il se rallie à ces derniers. Bord ajoute qu’il n’a jamais trouvé trace de directeurs humains suprêmes et connus de toute la Franc-Maçonnerie, mais bien mieux, il a constaté l’existence du contraire : obédiences maçonniques en lutte entre elles, fondées par des personnes connues. Guénon répond que cette question ne peut être résolue par des historiens qui prétendent se baser uniquement sur des faits positifs, prouvés par des documents écrits, que les Supérieurs Inconnus ont laissé des traces très précises de leur action en pareilles circonstances. Ils seraient des êtres libérés dès cette vie, affranchis de toutes limitations extérieures, établis dans l’état inconditionné et absolu, en prise directe avec le Principe primordial de l’univers. Des êtres en chair et en os qui auraient atteint les plus hauts sommets de réalisation spirituelle, doués, selon la tradition extrême-orientale, de longévité, postérité, grand savoir et parfaite solitude ! Les Supérieurs Inconnus sont les vrais maîtres du monde et non des hommes banals.



René Guénon et Frithjof Schuon


En résumé alors que Nicoullaud voit une influence préternaturelle et diabolique sur la Maçonnerie, Guénon y voit au contraire l’action d’un Principe transcendant qui concourt à la pleine réalisation spirituelle. Pour Nicoullaud, Satan résume le Pouvoir occulte sectaire, alors que Guénon, au moyen de la théorie des “états multiples de l’être” (une sorte d’intermédiaires astraux de dérivation cabaliste) complique tout, en relativisant la notion d’individu et surtout les catégories du bien et du mal, et en fournissant un masque au diable (21).

Face à cette énorme masse d’arguments le pauvre lecteur de La France antimaçonnique ne savait plus où donner de la tête... Le Sphinx avait obtenu son résultat, avait embrouillé les choses, semé la zizanie entre les antimaçons (se servant même des Cahiers romains et essayant de les opposer à la R.I.S.S.) ; en résumé il avait fait œuvre de dépistage.

Guénon et l’Institut catholique de Paris
En 1915 Guénon obtient la licence de lettres à la Sorbonne et à l’automne il s’inscrit, avec son ami intime Pierre Germain (affilié lui aussi à l’église gnostique), au cours de philosophie des sciences du Professeur Milhaud. Là, comme je l’ai déjà dit, il fait la connaissance d’une jeune thomiste de dix-neuf ans, formée par le Père Sertillanges et par Maritain. Noële Maurice Denis (plus tard Boulet), qui introduit Guénon auprès de Maritain en 1916. Durant l’été l’ami Germain, qui avait retrouvé la Foi à Lourdes, informe Noële MauriceDenis du passé de Guénon et lui fournit la collection complète de La Gnose. N. Maurice-Denis, même si elle ne partage pas les idées de Guénon, admire sa clarté d’exposition et le sérieux de sa pensée. Le fait qu’il ait été consacré évêque gnostique à vingt-trois ans ne la surprend pas: elle y voit seulement une erreur de jeunesse ! La jeune thomiste ignore, comme du reste Germain la “confirmation” maçonnique de Guénon à la Grande Loge de France et son initiation au Soufisme de 1912. Elle sait que Guénon n’utilise plus l’opium et le haschich comme aide à la... “contemplation” et cela lui suffit !

En décembre 1916, Noële Maurice-Denis tente de faire publier dans la Revue de philosophie la thèse de Guénon. Le Père Peillaube, directeur de la revue, se montrait favorable, mais Maritain s’opposa : il connaissait Guénon depuis six mois et avait déjà compris quelle était son orientation philosophique. Tout cela ne décourageait pas le moins du monde la jeune et naïve Maurice-Denis.

Introduction à l’étude des doctrines hindoues

En juin 1920 Guénon termine la rédaction de l’Introduction Générale à l’Étude des Doctrines Hindoues et se met à la recherche d’un éditeur; à cet effet, il se met en contact avec le juif Levy-Brühl et par la suite il apporte le manuscrit à Marcel Rivière qui accepte de le publier. En février 1921 Noële Maurice-Denis publie un article sur la nature de la Mystique, alors que dans une lettre du 27 mars Guénon réaffirme sa position selon laquelle la “métaphysique” est quelque chose de plus surnaturel que la mystique. N. Maurice-Denis attribue la position guénonienne à une ignorance substantielle de la doctrine catholique, malgré l’éducation religieuse que Guénon avait reçue, minimisant encore une fois la portée de son erreur. Comme Henry de Lubac le soutint aussi plus tard (22), la position de Guénon n’était pas attribuable à la simple ignorance du Christianisme, mais plutôt à l’hostilité envers l’Évangile et l’esprit chrétien ; Noële Maurice-Denis répondit à la lettre du 27 mars dans deux articles parus dans la Revue universelle (le 15 juillet 1921) sous le titre "Les Doctrines Hindoues" ; Maritain y prit part puisqu’il désirait que l’auteur soutienne que la “métaphysique” guénonienne est radicalement inconciliable avec la Foi catholique. Il écrivit donc lui-même la dernière phrase de la conclusion du premier article de N. Denis : « R. Guénon voudrait que l’Occident dégénéré allât demander à l’Orient des leçons de métaphysique et d’intellectualité. C’est seulement au contraire dans sa propre tradition et dans la religion du Christ, que l’Occident trouvera la force de se réformer... » (23). « Si Guénon, malgré toutes ses critiques conserve à la Grèce une certaine réputation, au contraire Rome ne lui inspire que du mépris » (24). La réaction de Guénon, étant donné son caractère, fut très irritée.

Mais essayons de voir le contenu de l’article de Guénon. La “métaphysique” hindoue est pour lui un Gnosticisme parfait et absolu puisqu’elle aboutit au Panthéisme (même si Guénon ne cite jamais le mot Gnose, il emploie cependant le terme sanscrit jnâna qui en est l’équivalent et préfère se servir du terme “métaphysique” qui “guénoniennement” signifie “connaissance” ou... Gnose). Pour Guénon la morale est exclue de la philosophie, alors que pour la métaphysique aristotélicienne la morale naturelle ou philosophique existe et c’est d’elle que dérive l’éthique. En outre la contemplation peut se faire par des techniques humaines sans le secours de la Grâce (chose qui pour un chrétien est inadmissible) ; enfin la Religion est une tendance “sentimentale” ou de “dévotionalisme” à laquelle se rattache la morale, tandis que pour la théologie catholique la Religion n’est pas une pure émotion de la sensibilité mais une disposition de la volonté et de l’intelligence, par laquelle l’homme, connaissant qu’il existe un Principe premier, s’incline à vouloir lui rendre le culte qui lui est dû à cause de son excellence. À l’automne 1922 Guénon avait perdu tout espoir d’initier sa jeune amie, parce qu’il la jugeait incapable de recevoir la philosophie éternelle en dehors de la forme spécifiquement chrétienne.

Collaboration de Guénon à la revue Regnabit
En 1925 (août-septembre) Guénon publie un article intitulé Le Sacré-Cœur et la légende du Saint Graal, paru dans la revue Regnabit, dans le but de montrer le parfait accord de la Tradition catholique avec les autres formes de la Tradition universelle, c’est-à-dire l’unité transcendante et fondamentale de toutes les religions, sur la base homogène de la Tradition primitive. En 1925-26 dans trois articles successifs il formule l’hypothèse que les documents maçonniques antérieurs à 1717 (détruits par Anderson et Désaguliers) contenaient la formule de fidélité à Dieu, à l’Eglise et au Roi, et invite pour cette raison les lecteurs de Regnabit à voir l’origine catholique de la Maçonnerie originaire (!) et à combattre les tendances de la Maçonnerie actuelle religieuse mais philo-protestante dans les pays anglophones, et carrément antireligieuse dans les pays latins. L’hostilité de certains milieux néo-scolastiques en 1927, empêche que Guénon continue d’écrire dans la revue Regnabit.

Le Roi du Monde

Au même moment où Regnabit publie son dernier article, Guénon écrit Le Christ, prêtre et roi, dans la revue Christ-Roi (mai-juin 1927) et Le Roi du Monde, où « il développe le sujet en s’inspirant de la théorie des “états multiples de l’être”, elle-même apparentée à la théorie cabalistique des “intermédiaires célestes” » (25). Guénon y présente sa version du mystérieux centre initiatique “Agartha”, centre du monde à la fois réel et symbolique, souterrain et invisible où trônait le “Roi du Monde”. La théologie catholique voit dans le “Roi du Monde” guénonien le “Prince de ce Monde” dont nous parle l’Évangile et qui n’est autre que le diable

La crise du Monde Moderne

En 1927 Guénon publie La Crise du Monde Moderne, dans lequel il reprend le procès de la civilisation occidentale et réitère l’appel pour la constitution d’une “élite traditionnelle” sensibilisée à la véritable intellectualité toujours conservée en Orient qui, seul, pourra restituer à l’Occident sa tradition spécifique, une sorte de “Christianisme” revu et corrigé. L’erreur et la dégénérescence ont commencé en Occident, c’est pourquoi il est précisément obligé de se régénérer à la source des doctrines “métaphysiques” orientales.

Autorité spirituelle et pouvoir temporel
Dans ce livre Guénon affirme, en partie avec justesse (l’erreur absolue n’existe pas), que l’Autorité spirituelle (ou sacerdotale) est supérieure à l’Autorité temporelle (ou royale). Mais dans toute la Tradition catholique on considère Jésus-Christ comme le Seigneur de l’Univers, alors que Guénon « n’a jamais considéré la conception médiévale qui fait du Pape le Vicaire du Christ, et le titulaire du pouvoir temporel de manière directe ou indirecte » (26). Pie XI dans l’Encyclique Quas Primas affirme qu’il y a espérance de paix durable seulement si les individus et les Nations reconnaissent la Royauté sociale de Jésus-Christ. Lui seul, en tant que vrai Dieu et vrai homme, est notre suprême Roi et Seigneur, tant dans les choses spirituelles que dans les choses temporelles ; cependant Il n’a pas voulu exercer le pouvoir dans ces dernières, les laissant à l’autorité temporelle, tandis qu’il a exercé le pouvoir spirituel. Avec son Ascension au Ciel Il a laissé sur cette terre un Vicaire qui Le remplacerait, le Pape, qui a le pouvoir dans les choses spirituelles et l’exerce ; alors que dans les choses temporelles, comme le Christ, il ne veut pas l’exercer (sauf dans certains cas et lieux particuliers) et le laisse à l’Autorité temporelle. Mais cette dernière doit l’exercer pour le bien commun et de manière subordonnée à l’obtention de la fin dernière surnaturelle de l’homme. Au cas où l’Autorité temporelle abuse de son pouvoir, le Pape peut intervenir pour la rappeler à l’ordre et si elle ne se corrige pas il peut la destituer. Mais ce n’est pas du tout la conception de Guénon. « Pour l’Église catholique le Roi du monde est toujours et seulement le Christ. (...) Donc, nous sommes très loin de la conception de Guénon qui reconnaît dans le Roi du monde celui qui incarne le législateur primordial, et est le dépositaire de la Tradition primordiale. Guénon ramène à lui par une filiation symbolique l’orthodoxie traditionnelle du Catholicisme, et voit, plutôt, en lui une tradition légitime, mais toujours une parmi les nombreuses issues de la tradition primordiale toujours vivante. (...) Les visions de Guénon et de l’Église catholique sur le roi du monde sont nettement séparées » (27). En résumé, pour Guénon l’Autorité spirituelle est celle de Satan, supérieure à celle des rois temporels. Pour l’Église catholique l’Autorité spirituelle est le Christ et son Vicaire sur la terre, le Pontife Romain.

Le livre de Guénon "Autorité spirituelle et pouvoir temporel" doit donc être vu à la lumière de ce qui a été dit sur le Roi du Monde et ses Supérieurs Inconnus.

La triple épreuve de 1928, le départ pour Le Caire et la mort
En janvier 1928 son épouse meurt de la méningite, et neuf mois après sa tante, Madame Duru, qui vivait avec eux. Guénon reste seul avec sa nièce de quatorze ans, Françoise Bélile, dont la mère, veuve et avec plusieurs enfants à charge, en réclame cependant le retour à la maison. « L’attachement profond à sa nièce et l’impossibilité où Guénon se trouvait d’assumer seul sa vie matérielle eurent pour effet de déclencher chez lui les plus vives réactions » (28). En 1928 il traverse une série d’épreuves qui le secouent ; il fait transmettre par ses amis une demande en mariage qui n’est pas reçue et suite à ce refus, il noue une relation avec Madame Dina, née Marie W. Shillito, fille du roi des chemins de fer canadiens et veuve du richissime Hassan Farid Dina, ingénieur égyptien, qui portait un certain intérêt aux questions occultes. Admiratrice enthousiaste de Guénon, elle offre de mettre sa fortune au service de la cause de l’ésotérisme “traditionnel”.

Entre les Pyramides et la Mecque

Le 5 mars 1930, Guénon part pour Le Caire avec Madame Dina, mais après seulement trois mois sa mécène revient en France et peu après épouse l’occultiste Ernest Britt, membre d’un groupe qui lui est hostile. En Égypte, Guénon, qui déjà depuis 1912 se fait appeler par les initiés Sheik Abdel Wâhed Yahia, mène une vie modeste et discrète et passe même exotériquement à l’Islam : sa conversion se rattache à une intention secrète dont il n’a jamais laissé de trace écrite ; d’autre part donnant une grande importance aux rites de la “tradition” exotérique, il respectera toujours scrupuleusement son exotérisme islamique. Son apostasie s’explique plutôt par une raison de convenance spirituelle que comme une véritable conversion, puisque pour lui toutes les formes traditionnelles sont équivalentes. L’Islam lui apparaît comme une charnière entre Orient et Occident ; il a le mérite de paraître (superficiellement) conciliable avec le Christianisme, puisqu’il respecte Jésus-Christ comme un prophète (mais en nie la divinité). C’est la raison pour laquelle pour le guénonien on peut devenir musulman et prétendre rester chrétien. Pour Guénon, l’Islam au XXème siècle aurait dû jouer le rôle que la Maçonnerie avait joué au XVIIIème : être le refuge des chrétiens qui voulaient se soustraire à la discipline hiérarchique de l’Église, tout en maintenant quelque lien avec un vague (et faux) mysticisme et avec une “tradition” impure et “primordiale”.

Pendant ce temps Guénon apprend la langue arabe et dès 1931 publie une série d’articles en arabe et fréquente les réunions du Sheikh Salâma Radi. En juillet 1934 il épouse la jeune Fatma Hanem Ibrahim, qui lui donnera quatre enfants, dont le dernier naîtra en 1951 après sa mort. En 1939 « un richissime juif anglais passé à l’Islam, son admirateur, lui offrit une villa bourgeoisement meublée » (29). Le 7 janvier 1951 en dépit des soins prodigués par son ami juif, le docteur Katz, il meurt en prononçant deux fois le nom de Allah.

Peut-on être guénoniens et catholiques ? (30)

Guénon exerce une influence indéniable et, hélas parfois très profonde, même dans les milieux liés à la Tradition catholique (31). Au cours de l’article on a vu que la question s’est posée déjà durant sa vie puisqu’il collabora à des revues catholiques et monarchistes de tendance antimaçonnique et traditionnelle. Il y eut cependant très vite la réaction de catholiques intégraux (la R.I.S.S.) qui obligèrent Guénon à battre en retraite en Égypte (non sans avoir fait auparavant différents dégâts). Aujourd’hui beaucoup de guénoniens, comme l’admet également la revue Le sel de la terre des Dominicains d’Avrillé, se sont infiltrés dans les milieux de la Fraternité Saint Pie X de Mgr Lefebvre (32), et dans un prochain article je compte aborder ce sujet que j’ai pu constater en personne.

Cependant il y a une radicale inconciliabilité entre guénonisme (et toute forme d’ésotérisme en général) et Catholicisme ; ce n’est pas pour rien que Guénon se présente comme un auteur “spirituel”, apporteur d’une sagesse orientale supérieure même à celle de l’Église catholique ! Il méprise l’idée de salut ou de damnation éternelle, propre au Catholicisme et se fait le champion d’une Gnose ou “métaphysique” qui conduit à l’identification suprême avec l’Absolu indifférencié (que le lecteur remarque comment les initiés doivent cacher par des grands mots, comme derrière un rideau de fumée, la nullité de leur spiritualité !).

La nature de la spiritualité guénonienne

Pour voir de plus près en quoi consiste la spiritualité guénonienne je me fonde sur l’intéressant article d’Antoine de Motreff, un ex-guénonien converti au Catholicisme (33), d’après qui la voie spirituelle proposée par Guénon, comprend trois conditions qui forment comme trois étapes. Pour Guénon : « l’initiation implique trois conditions en mode successif...: 

1°) la qualification, constituée par certaines possibilités inhérentes à la nature propre de l’individu, et qui sont la materia prima sur laquelle le travail initiatique devra s’effectuer ; 

2°) la transmission, par le moyen du rattachement à une organisation traditionnelle, d’une influence spirituelle donnant à l’être l’“illumination” qui lui permettra d’ordonner et de développer ces possibilités qu’il porte en lui ; 

3°) le travail intérieur par lequel, avec le secours d’“adjuvants” ou de “supports” extérieurs..., ce développement sera réalisé graduellement, faisant passer l’être... pour le conduire au but final de la “Délivrance” ou de l’“Identité Suprême” » (34). 

En résumé, dans la première étape il y a une différence profonde entre la Mystique chrétienne, qui est passive et l’Initiation qui est active et dans la seconde, qui est la plus importante, on reçoit l’influence spirituelle lors de l’initiation. Il pourrait arriver que les organisations initiatiques, par suite d’une dégénérescence, ne puissent plus conférer qu’une initiation virtuelle, toutefois elles continueront d’être le support de cette influence spirituelle et le travail initiatique pourra toujours être accompli. L’important est que la chaîne ne soit pas interrompue. Dans l’initiation il y a aussi transmission d’un enseignement, mais la transmission de l’influence spirituelle reste l’élément principal. En troisième lieu vient l’initiation effective et pour y arriver il faut la méditation des symboles. Un autre moyen pour progresser vers l’initiation effective est l’incantation, bien distincte de la prière : en effet elle « n’est point une demande, et même elle ne suppose l’existence d’aucune chose extérieure... elle est une aspiration de l’être vers l’Universel, afin d’obtenir... une illumination intérieure... Le but final à atteindre est toujours la réalisation en soi de l’“Homme Universel” » (35).

« Un des buts avoués de René Guénon est de permettre aux francs-maçons (qui transmettent encore l’initiation virtuelle) de parvenir à l’initiation effective » (36).


René Guénon ou Cheikh 'Abd al-Wâhid Yahyâ au Caire.

Nécessité d’être liés à une organisation initiatique

« L’initiation proprement dite consiste essentiellement en la transmission d’une influence spirituelle, transmission qui ne peut s’effectuer que par le moyen d’une organisation traditionnelle régulière, de telle sorte qu’on ne saurait parler d’initiation en dehors du rattachement à une telle organisation » (37). Mais quelles sont les organisations initiatiques encore valables en Europe aujourd’hui ? Selon Guénon il en reste deux : la franc-maçonnerie et le compagnonnage : « De toutes les organisations à prétentions initiatiques qui sont répandues actuellement dans le monde occidental, il n’en est que deux qui,... peuvent revendiquer une origine traditionnelle authentique et une transmission initiatique réelle; ces deux organisations... n’en furent primitivement qu’une seule, ce sont le Compagnonnage et la Maçonnerie » (38). Par l’intermédiaire de la chaîne initiatique, l’initié reçoit une influence spirituelle dont l’origine est “non humaine”. « L’individu qui confère l’initiation... est uniquement un anneau de la “chaîne” dont le point de départ est en dehors et au-delà de l’humanité » (39). L’influence spirituelle n’a rien de magique, dans la mesure où pour Guénon l’initiation se réalise à un niveau spirituel supérieur à celui de la magie, qui au contraire se réalise au niveau animal ou psychique. C’est pourquoi Guénon méprise ceux qui recherchent des pouvoirs magiques, défaut des Occidentaux trop attachés aux phénomènes. La magie nous laisse à l’état individuel, tandis que l’initiation nous fait passer de l’individualité à l’Universel. Mais l’initié doit prendre peu à peu conscience de cette influence spirituelle, et en cela la voie initiatique est différente de la voie religieuse : « Dans le domaine exotérique, il n’y a aucun inconvénient à ce que l’influence reçue ne soit jamais perçue consciemment..., puisqu’il ne s’agit pas là d’obtenir un développement spirituel effectif ; par contre, il devrait en être tout autrement quand il s’agit de l’initiation, et, par suite du travail intérieur accompli par l’initié, les effets de cette influence devraient être ressentis ultérieurement, ce qui constitue le passage à l’initiation effective » (40).

La Religion, pour Guénon, vise à nous assurer le Salut éternel et donc nous maintient dans l’état individuel humain ; tandis que l’initiation est absolument supérieure, puisqu’elle tend à nous faire atteindre l’Identité Suprême avec l’Absolu inconditionné ou la Réalisation, ce qui suppose le dépassement de l’état individuel et la prise de possession des états supérieurs à l’état humain. Et il ne s’agit pas seulement d’entrer en communication avec ces états supérieurs, mais carrément d’en prendre possession (41). Ainsi, même l’union transformante de la troisième voie des parfaits (la Mystique) est inférieure à la Délivrance qui est le but de l’initiation (42). C’est pourquoi la finalité de la voie ésotérique est bien supérieure à celle de la voie religieuse ou exotérique, et le Paradis chrétien pour l’initié apparaît comme trop étroit, presque comme une prison (43).

Il n’est pas possible de suivre la voie initiatique sans se rattacher à un Exotérisme

« Ce point est très important et il est souvent peu connu. Pour René Guénon il n’est pas question de s’en tenir purement et simplement à la voie initiatique. Il faut en même temps pratiquer un exotérisme, ce qui se traduira... par une pratique religieuse. Guénon lui-même pratiqua dans les dernières années de sa vie la religion musulmane » (44). Il affirme en effet : « Il est admissible qu’un exotériste ignore l’ésotérisme... mais, par contre, il ne l’est pas que quiconque a des prétentions à l’ésotérisme veuille ignorer l’exotérisme, car le “plus” doit forcément comprendre le “moins” » (45). Et c’est pourquoi les guénoniens s’infiltrent même dans les milieux catholiques traditionalistes.

L’influence spirituelle n’est pas une grâce gratuite qui vient de Dieu
Si l’influence spirituelle n’est pas une grâce qui vient de Dieu, ou bien elle est le produit de l’auto-suggestion, ou bien elle est une influence qui vient d’un Ange. En effet au-dessus de l’homme il n’y a que Dieu ou les Anges. « La première solution est toujours possible en théorie, et on peut souhaiter en effet que beaucoup de ceux qui se soumettent à la cérémonie de l’initiation ne reçoivent rien du tout. Mais il est quand même beaucoup plus probable que,... le récipiendaire reçoive effectivement une “influence spirituelle d’origine non humaine”. C’est l’avis des meilleurs connaisseurs de la franc-maçonnerie, comme Charles Nicoullaud, auteur de L’initiation maçonnique, (Perrin, Paris 1931), préfacé par Mgr Jouin : “Ces faits extraordinaires [la présence sentie de Satan] sont le triste privilège de quelques-uns. Et ceux-là sont les supérieurs inconnus, comme on disait au dix-huitième siècle, de la secte. Agents directs de Satan, ils demeurent ses instruments, et c’est par eux qu’il pénètre et influe ses volontés mauvaises et destructrices dans le sein des sociétés secrètes. Ce sont les prêtres de la Contre-Église. L’Église de Jésus-Christ a ses saints, Satan... le singe de Dieu, a ses initiés” (p. 145)... On objectera que cette influence spirituelle pourrait provenir d’un bon ange... Mais les bons anges sont les ministres de Dieu... S’ils agissent sur les hommes, c’est pour les conduire à Notre-Seigneur et à son Église. Or la lutte contre l’Église est une constante de la franc-maçonnerie... et le cas de Guénon nous a montré que l’initiation, loin de le conduire à mieux connaître la sainte Trinité, Notre-Seigneur Jésus-Christ et son Église, l’avait conduit à une sorte d’hébétude intellectuelle à leur égard [et à l’Apostasie, n.d.a.] » (46).

La cause de l’Apostasie de Guénon
St Thomas enseigne que « L’infidélité tire son origine de l’orgueil » (47). C’est le plus grave des péchés après la haine de Dieu. La vraie raison d’un choix erroné par rapport à la fin dernière, doit donc être recherchée dans les œuvres mauvaises, dans la vie, dans l’acte de la volonté qui peut être même seulement intérieur, par exemple l’orgueil intellectuel. Les œuvres mauvaises ne sont pas uniquement l’immoralité grossière, mais même l’immoralité subtile : l’exaltation de son propre “Moi”, la recherche de la gloire humaine et de l’honneur du monde. Comme le voleur fuit la lumière et aime les ténèbres pour pouvoir agir sans être dérangé, ainsi l’orgueilleux hait la lumière, la doctrine publique et aime les ténèbres, la doctrine et la pratique ésotérique. Les ténèbres servent à couvrir sa doctrine infernale et sa conduite perverse ; il hait la lumière parce qu’elle démasquerait sa perversité intérieure et cachée ! On peut donc conclure que la vie mauvaise est la cause de toute incrédulité et surtout de celle des hérésiarques et des “grands initiés”, ce que fut certainement René Guénon. Comme le diable est devenu un Ange déchu par sa mauvaise volonté (avec laquelle il a préféré s’affirmer lui-même, bien qu’en se damnant, que de se soumettre à la volonté de Dieu qui lui demandait un acte d’obéissance et d’humilité), de même le “grand initié” a préféré refuser la doctrine publique de Jésus, pour pouvoir se complaire dans son obscure et confuse “tradition primordiale et commune qui se perd dans la nuit des temps...” et qui gratifie tellement son orgueil qu’il peut être appelé : Maître ! Alors que Jésus nous a avertis : “Ne veuillez pas être appelés maîtres ; car un un seul est votre Maître... votre Père lequel est dans les cieux” (Matth. XXIII, 8-9).

Le démon peut-il influer sur l’homme ?
Selon St Thomas et les théologiens catholiques le démon ne peut agir directement sur l’intelligence et la volonté de l’homme, mais seulement sur les sens extérieurs et intérieurs (mémoire et imagination) et au moyen des sens il peut chercher à influer indirectement sur l’intelligence et la volonté (48). La cérémonie de l’initiation pourrait très bien être le point de départ de cette action diabolique. « Dieu laisse au démon une certaine liberté d’agir dans ces cérémonies à cause de leur caractère superstitieux : il y a une invocation au moins implicite du démon chaque fois qu’on attend un effet spirituel d’une cause qui en soi ne peut la produire... Ces cérémonies n’agissent que dans la mesure où Dieu le permet, en punition du péché de superstition. (...) Le fait de se rattacher à une organisation initiatique régulière rend le péché de superstition encore plus caractéristique... Mais rien n’empêche le démon d’agir aussi en l’absence de cette chaîne [initiatique, n.d.a.]... l’initiation, procure une “ambiance” favorable à l’activité du démon » (49).

Concluons cet article par les mots d’Antoine de Motreff qui expliquent bien les dangers qui font que: « L’analyse que René Guénon fait de l’initiation est en partie exacte : l’initiation peut bien conférer une influence spirituelle d’origine non humaine, car elle constitue un pacte (au moins implicite) avec le démon. Cette influence s’exerce sur l’imagination... Il y a donc une sorte d’illumination démoniaque... qui peut permettre à l’initié de connaître certaines choses qu’il ne pourrait connaître naturellement. Toutefois cette connaissance aura pour effet de l’éloigner de Dieu, de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de son Église... D’un point de vue moral, une telle initiation constitue un péché mortel contre la vertu de religion » (50).

M. l'abbé Curzio Nitoglia (Cet article a été publié dans la revue Sodalitium n°47​)

Notes

1) J.-A. CUTTAT, in Annuaire de l’E.P.H.E., (Vème Section: Sciences religieuses), 1958-1959, p. 68.

2) M.-F. JAMES, Esotérisme et Christianisme autour de René Guénon, Nouvelles Editions Latines, Paris 1981, p. 17. Dans le présent article je me base substantiellement sur le très bon livre de Mme James (auquel je renvoie le lecteur désireux d’approfondir le sujet) et je le complète par différentes autres études et par la lecture des principales œuvres de Guénon.

3) Le rapport qui unit Guénon à une penseuse juive que l’on essaye de présenter comme très près de la conversion au Catholicisme, Simone Weil, est symptomatique. En réalité dans sa pensée on retrouve plusieurs élé- ments de la Cabale impure et du système talmudique. «Elle n’a probablement pas connu Guénon, à qui elle ne fait jamais référence, mais certaines de ses notes, ré- flexions et méditations se rattachent singulièrement à la pensée de Guénon, et un livre comme Lettre à un religieux prouve que la jeune philosophe considérait au moins comme probables beaucoup de choses que Guénon considérait comme certaines» (P. Sérant, René Guénon. La vita e l’opera di un grande iniziato, Convivio, Firenze 1990, p. 29). Le religieux qui répondit à la lettre de S. Weil fut le Père Guérard des Lauriers o.p., qui écrivit qu’étant donné les affirmations de S. Weil on n’aurait pu lui accorder ni le Baptême ni l’absolution!

4) M.-F. JAMES, op. cit., p. 29.

5) P. CHACORNAC, La vie simple de René Guénon, éd. traditionnelles, Paris 1958, p. 24.

6) M.-F. JAMES, op. cit., pp. 44-45.

7) Ibid., p. 46.

8) Ibid., p. 100.

9) Cf. A. BAGGIO, René Guénon e il Cristianesimo, in «Nuova Realtà», 1987, p. 39.

10) N. MAURICE-DENIS BOULET, L’ésotériste René Guénon, in “La Pensée Catholique”, 77, 1962, p. 23.

11) M.-F. JAMES, Esotérisme, Occultisme, Francmaçonnerie et Christianisme aux XIXè et XXè siècles, Nouvelles Editions Latines, Paris 1981, pp. 156-157.

12) Ibid., p. 158.

13) Cf. SAUVETRE, Un bon serviteur de l’Eglise. Monseigneur Jouin, Casterman, Paris 1936.

14) Ivi.

15) E. JOUIN, Les fidèles de la Contre-Eglise: Juifs et Maçons, p. 139.

16) Jn VIII, 32.

17) A la fin du XIXème siècle, durant le pontificat de Léon XIII, un certain Léo Taxil sortit de la FrancMaçonnerie et en révéla les rites secrets et les cérémonies sataniques dans un livre qui fit beaucoup de bruit et fut souvent cité dans les milieux catholiques antimaçons. Par la suite, ou parce qu’il avait effectivement menti ou à cause des menaces reçues, Léo Taxil rétracta tout, jetant ainsi le discrédit sur les milieux catholiques qui l’avaient cru. Il faut cependant ajouter que des auteurs sérieux comme Mgr Antonino Romeo et le Professeur Giovanni Vannoni affirment que Taxil s’était réellement converti, mais qu’à cause des menaces de mort de la part des francs-maçons, il avait dû rétracter ses révélations; le cas Taxil prête encore à discussions.

18) M.-F. JAMES, Esotérisme et Christianisme, p. 127.

19) P. SÉRANT, René Guénon. La vita e le opere di un grande iniziato, Convivio, Firenze 1990, p. 14.

20) Ivi, p. 198.

21) Pour les références des articles cités cf. M.-F. James, op. cit. pp. 132-162.

22) Lettre de H. de Lubac à N. Maurice-Denis Boulet, 31 déc. 1962. Inédite.

23) N. MAURICE-DENIS, “Les Doctrines Hindoues”, La Revue universelle, 15 juillet 1921, p. 246.

24) P. SÉRANT, René Guénon. La vita e le opere di un grande iniziato, Convivio, Firenze 1990, p. 100.

25) M.-F. JAMES, op. cit., p. 277.

26) P. DI VONA, Evola Guénon De Giorgio, SeaR, Borzano (RE) 1993, p. 191.

27) Ibid., pp. 195-196.

28) M.-F. JAMES, Esotérisme et Christianisme, p. 295.

29) Ibid., p. 303.

30) L. MÉROZ, René Guénon ou la sagesse initiatique, Plon, 1962.

31) E. VATRÉ, La droite du Père. Enquête sur la Tradition catholique aujourd’hui, Guy Trédaniel, 1994.

32) Le sel de la terre, n° 13, été 1995, pp. 34-35.

33) ANTOINE DE MOTREFF, Qui a inspiré René Guénon? in Le sel de la terre, n° 13, été 1995, pp. 33-64.

34) R. GUÉNON, Aperçus sur l’initiation, Villain et Belhomme-éd. traditionnelles, Paris 1973, p. 34.

35) Ibid., p. 169.

36) A. DE MOTREFF, op. cit., p. 42.

37) R. Guénon, op. cit., p. 53.

38) Ibid., p. 41.

39) Ibid., p. 58.

40) R. Guénon, Initiation et réalisation spirituelle, Villain et Belhomme-éd. traditionnelles, Paris 1974, pp. 48-49.

41) Cf. Aperçus sur l’Initiation, pp. 27-28.

42) Cf. Initiation et réalisation spirituelle, pp. 81-82.

43) Ibid., pp. 78-79.

44) A. DE MOTREFF, op. cit., p. 48.

45) Cf. Initiation et réalisation spirituelle, p. 71.

46) A. DE MOTREFF, op. cit., pp. 55-58.

47) S. T. II-II, q. 10, a. 1, ad 3um.

48) S. T. II-II, q. 10, a. 3 in corpore. II-II q. 96, a. 1. II-II q. 97, a. 1. I q. 114. II-II q. 165 a. 1.

49) A. DE MOTREFF, op. cit., p. 61.

50) Ibid., p. 63


Source : https://www.caritasveritatis.com/ungrandinitiereneguenon


samedi, octobre 05, 2024

Freud, la psychanalyse, la kabbale, et le B'naï B'rith



Les doctrines psychologiques établies par Sigmund Freud ont été prêchées pour la première fois devant un auditoire du B'naï B'rith (franc-maçonnerie juive). 

On sait aujourd'hui que Freud a appartenu durant quatre décennies au B'naï B'rith et a participé durant de longues années de manière très active à la vie des loges. [...]

Pour le B'naï B'rith, "Freud a exaucé le message biblique du Faire ici et maintenant, en toute plénitude". Il ne faut pas oublier, même si le fait est toujours soigneusement passé sous silence par ses disciples, que Freud avait une attirance étonnante pour les pratiques magiques et occultes.

Nous ne nous livrerons ici ni à une défense apologétique ni à une attaque virulente de la psychanalyse comme science médicale ou fausse science, mais tenterons plutôt de montrer les rapports entre les aspects "mystiques", "magiques" et "religieux" de la psychanalyse avec la philosophie juive et les enseignements du B'naï B'rith. Il ne faut jamais oublier que, comme l'a révélé Emil Ludwig, Freud ira jusqu'à pratiquement créer son propre ordre secret, analogue à ceux des fraternités maçonniques, avec réunions et langage secret. Une photo de cette "loge" (ou, si l'on préfère, de "cénacle") fait partie des collections du palais de la Découverte. On y voit Otto Rank, Karl Abraham, Max Eitingon, Ernest Jones, Sandor Ferenczy, Hanns Sachs, curieusement tous des disciples tardifs, après la rupture de Carl Gustav Jung, Alfred Adler, Wilhel Stekel, etc. En 1920, six de ses disciples se virent même remettre par le maître un anneau rituélique, avec chaton d'agate à zones concentriques, de teinte trouble.

Divers apports inattendus ont nourri les recherches de Freud

Dans les années entourant 1880, Freud fut par exemple en rapport régulier avec Adolph Jellinek, "le plus grand des prêcheurs juifs modernes", qui prêcha à Vienne, jusqu'à sa mort, en 1883. Il avait publié bon nombre d'ouvrages sur la kabbale et la mystique kabbalistique. 

Second apport chez Freud, le Dr Wilhelm Fliesse, avec lequel Freud entretiendra une importante correspondance de 1887 à 1901. Fliesse était un fervent de numérologie. Pour lui, le cycle mâle était de 23 jours, le cycle femelle de 28. La mort de Goethe était survenue au 30 156ème jour de sa vie, soit 1 077 cycles de 28 jours ... féminin (type de bisexualité). « Goethe est mort quand la 1 077ème menstrue féminine eut épuisé la dernière parcelle de sa merveilleuse constitution. » Ce n'est que tardivement, au bout de plusieurs années, que Freud finit par " désespérer des extravagances scientifiques de Fliess " et abandonna ses relations avec ce dernier, dont on peut noter qu'il avait pourtant publié un ouvrage très "particulier " en 1887, étudiant la relation entre le nez et les organes sexuels de la femme.

Dans un passionnant essai, l'Américain David Bakan, après une étude méticuleuse et approfondie, conclut, de manière nullement hostile, que le "freudisme est un avatar de la mystique juive", un "travestissement laïcisé" de la mystique juive. Selon cet universitaire, qui évoque "l'hypothèse très convaincante" d'un "pacte avec le diable (...), Freud passa toute sa vie dans un ghetto virtuel, un monde composé presque exclusivement de Juifs". De même, Manès Sperber  décrit la psychanalyse comme, la mise en psychologie de l'Ancien Testament" ; Marthe Robert, dans un essai pénétrant, voit dans son œuvre "en quelque sorte le dernier en date des commentaires du Talmud". Quant à Percival Bailey, il voit en Freud un "rabbin laïc".

Un autre spécialiste, le professeur Baruk, pourtant hostile au freudisme, arrive à une conclusion identique, estimant que la psychanalyse est "plutôt une religion qu'une science. Elle a ses dogmes, elle a ses rites, et surtout son interprétation presque mystique, en tout cas, fort peu contrôlée. Le propre de la Science, c'est que l'hypothèse doit ensuite être passée au feu de la vérification. Alors seulement, elle se transforme en fait scientifique. Dans la psychanalyse, l'hypothèse, c'est-à-dire l'interprétation fournie par son auteur, le médecin, doit être contrôlée par le résultat thérapeutique. Or, sur ce point, les résultats sont bien maigres. On ne connaît que très peu de cas d'obsessions guéris par la psychanalyse, malgré l'intense propagande de ses disciples".

La clé des songes, rêve des magiciens

Comme l'écrit le préfacier de Bakan, le Dr F. Pasche, « pour Freud, le surmoi avait un visage, celui de Moïse, et un langage, les interdits et les injonctions du Décalogue. N'est-ce pas le dogme kabbalistique d'une énergie divine, créatrice, sexualisée qui est à l'origine du concept de libido ? N'en est-il pas de même des notions freudiennes d'instinct de mort, sécularisation de l'esprit du Mal - de bisexualité - le Dieu de la Kabbale est bisexuel - de l'inceste comme crime mythique, de l'assimilation de la connaissance à l'inceste, etc. »

Mystique juive, Kabbale, numérologie : des termes peu courants pour aborder de nos jours la psychanalyse, mais qui étaient des banalités dans les années vingt et trente. Qu'est la Kabbale en effet, sinon l'étude symbolique des chiffres et des lettres ? Qu'est-ce que la psychanalyse, sinon une explication symbolique des chiffres et des. lettres, l'interprétation des rêves, la "Traumdeutung" (la fameuse "Clé des songes", rêve des magiciens kabbalistes) ? Cette analogie ne devait pas échapper au B'nai B'rith, qui prit très tôt la défense de Freud et popularisa ses théories, alors même que son appartenance au B'nai" B'rith était encore méconnue.

Le spécialiste attitré pour le B'naï B'rith international en fut A. A. Roback, qui consacra à la psychanalyse toute une série d'articles. Les titres sont particulièrement révélateurs : "La Psychologie freudienne et les commentateurs juifs de la Bible", "La Psychologie des proverbes yiddish", "Est-ce que les Juifs ont un complexe d'infériorité ?", "Freud, Chassid ou Humaniste ?", "La Psychanalyse est-elle un mouvement juif ?"

"Son article Chassid ou Humaniste ?" est du plus haut intérêt. Rappelons que le chassidisme ou hassidisme vient de l'hébreu Hasidim, hommes pieux. Il désignait originellement le courant des juifs conservateurs de Palestine qui s'opposèrent à l'influence hellénistique dans la loi juive. Ils étaient les précurseurs directs des Pharisiens. "Le hassidisme moderne, note Michel Mourre, naquit en Pologne au début du XVIIIème siècle sous l'impulsion de Israël Baal Shem Tov (1700-1760). Mouvement essentiellement mystique, il opposait au rationalisme talmudique le primat de la vie intérieure et l'aspiration à l'union d'amour avec le Dieu sauveur. Considéré comme hérétique par les talmudistes, le hassidisme a cependant profondément renouvelé la vie religieuse des communautés juives de Pologne et de Russie. Le grand représentant de ce mouvement à l'époque contemporaine fut le philosophe israélien Martin Buber."

Le Frère Roback constate qu'il "n'est pas absolument certain que Freud a été élevé dans une atmosphère chassidique ou que la connaissance intime du chassidisme prévalait tellement dans le milieu juif autrichien qu'elle permit l'émergence de son système psychologique. Ce qu'on peut dire de manière certaine, c'est que Freud peut être regardé comme un chassid dans l'histoire de la psychologie moderne (...) Non seulement parce qu'il se relie au chassidisme par ses intérêts humanistes (...) mais aussi par le halo mystique qui entoure sa doctrine (...) A de nombreux égards, la méthode freudienne, particulièrement dans sa phase culminante, est une forte réminiscence du symbolisme qui sous-tend toute la philosophie kabbalistique. L'importance donnée aux éléments féminins et mâles, le jonglage avec les nombres, l'exploitation de toutes sortes de symboles pour s'adapter aux cas particuliers et de nombreuses autres indications ont leur contrepartie dans la psychanalyse. (... Comme l'explique Freud lui-même, en substance,) il est impossible de penser à un nombre ou même à un mot de manière totalement libre. Si on arrive à examiner précisément le processus de formation volontaire, on peut toujours prouver qu'il a été très strictement déterminé." Roback esquisse alors, et de manière complexe pour les néophytes, les rapports entre les recherches freudiennes et les schèmes d'analyse des commentateurs bibliques, kabbalistes et mystiques : "Si on vous demande un nombre au hasard et que vous répondiez 37 826, Freud répondra qu'il y a un motif secret, une raison cachée à vous-même, qui vous a déterminé à donner ce nombre plutôt qu'un autre. (De même) le déterminisme paraît être la base théorique des commentaires sur la Bible selon des grilles symboliques ou mystiques. Cela m'a longtemps intrigué de savoir de quels méandres avait surgi la quadruple interprétation des Ecritures comme PaRDeS (Pshat, Remez, Drush, Sod) qui comprennent les significations littérales, symboliques, rhétoriques et mystiques (...) En d'autres termes, une certaine signification est attachée à la position relative des lettres dans un mot, ou d'un mot dans un verset. Ainsi les lettres finales des trois premiers mots de la Bible composent le mot Emeth (Vérité), suscite l'inférence que le monde a été créé à travers le prisme de la vérité (...) Le fait que la Bible commence par un Beth et non un Alpeh, la première lettre de l'alphabet, entraîne dans l'esprit fertile du rabbin Jacob Ben Asher (un grand cabaliste) de nouvelles révélations. Les milliers de milliers d'équations arithmétiques (gematria), des anagrammes, des acrostiches et des extensions supplémentaires (notarikon) que le rabbin et les autres membres de son école ont été capables de faire ressortir des Ecritures et de manipuler pour les faire convenir à leur buts exégétiques, révèlent qu'ils étaient des génies des problèmes de calcul. Freud et ses collaborateurs n'ont pas employé de système aussi élaboré que la mathématique symbolique des cabalistes, qui ont développé un grand nombre de codes qui n'offrent aucune garantie autre qu'en matière d'analogie (...) En fait, Freud n'a pas adhéré à un système fixé de règles pour les analogies de nombres, mais les possibilités de manipulation dépassent, surpassent tout ce que les commentateurs juifs mystiques avaient offert jusque-là (...) On doit admettre que lorsqu'on compare les manipulations de nombres faites par les commentateurs juifs avec les conjectures extravagantes des chercheurs de la Zentralblatt für Psychoanalyse, fondée par Freud, les premières apparaissent comme du bon sens."

Dans un autre texte, Roback note que la faculté d'interpréter les symboles est "une caractéristique, une constante, de l'esprit juif ". "Les Prophètes, ajoute-t-il, ont usé d'un symbolisme dramatique dans leurs exhortations extatiques, et le Talmud est rempli d'interprétations des Ecritures, tandis que la Cabbale est une interprétation des symboles mystiques. Les succès de Freud, cependant, ne sont pas dus seulement à cette qualité (...) Bien que la psychanalyse contienne, globalement, une tendance mystique, il est possible de distinguer deux types dans cette tendance, L'une incline au réalisme et au concret ; l'autre est peinte aux couleurs de l'abstraction et tend vers l'indicible et l'invisible."




vendredi, octobre 04, 2024

Le projet 47

"La kabbale a confirmé le nombre (47) et fixé l’échéance au 20 janvier 2025, date d’entrée en fonction du 47e Président des Etats-Unis."



Par Louis d'Alencourt


Nous allons aujourd’hui tenter d’expliciter un peu plus ce que j’appelle « le Projet 47« . Si on voulait le résumer en quelques mots, je dirai qu’il s’agit du projet d’hégémonie mondiale d’un groupe restreint de personnes que l’on considère actuellement comme le gouvernement mondial occulte, et qui serait parvenu à ce pouvoir mondial effectif à un instant T, c’est à dire une fois arrivé au « 47 ».

Précisons qu’alors le 47 correspondrait à un double objectif, à savoir parvenir à ce moment-là à un pouvoir mondial définitif et irréversible, et en même temps entamer une nouvelle ère. Reste à savoir si ce pouvoir mondial, une fois parvenu au sommet, restera caché -comme maintenant- ou s’affichera visiblement, ce qui n’est pas garanti du tout. Parce qu’une fois parvenu au sommet, il faut s’y maintenir, et la discrétion, surtout dans ce domaine, est à la fois une protection et un gage de longévité. Et puis le peuple doit-il connaître les projets secrets de ses élites ?

Mais n’anticipons pas ; ce qui nous intéresse en premier lieu, c’est d’identifier le calendrier de ces messieurs, de connaître les grandes échéances qu’il se sont eux-mêmes fixées.

Je précise, et ceci est fondamental, que je n’ai aucune preuve de ce que j’avance, mis à part certains indices ou signes très précis -de leur part- qui nous mettent sur la piste. Tout ce que je vais avancer ici est le fruit de déductions, de présomptions, de raisonnements bâtis à partir de l’analyse d’événements, de révélations, de connaissances, et de faisceaux d’indices et d’éléments – souvent cachés ou du moins ignorés du grand public - à partir desquels j’établis des liens que je relie entre eux. Ceci permet d’échafauder une série d’hypothèses, certes vraisemblables et cohérentes, mais pour lesquelles nous n’avons aucune certitude. Seuls les faits pourront nous donner raison, ou nous conduire à corriger, modifier voire abandonner tout ou partie de ces hypothèses.

De plus, la difficulté de l’analyse réside dans le fait que quelle que soit la source de nos informations, nous avons affaire à des spécialistes de la subversion et de la manipulation, qui ne disent jamais la vérité, où qu’ils soient et quels qu’ils soient, qui ne révèlent jamais les vrais motifs de leurs décisions -ou de celles qu’ils font prendre par d’innombrables intermédiaires haut placés-, et enfin parce que, pour comprendre la véritable nature des projets qui guident le monde, il faut prendre en compte leurs dimensions politiques, géopolitiques, économiques, historiques, métaphysiques, philosophiques, religieuses et spirituelles… car non seulement les projets véritables sont secrets, mais en plus ils relèvent d’un ou plusieurs de ces facteurs, qu’il faut deviner ou déduire derrière des dehors trompeurs.

Ce qui veut dire qu’aucun observateur habituel ne peut vous donner la clé des événements car très peu sont capables d’établir une synthèse qui nécessite des connaissances aussi hétéroclites.
Et enfin, pour corser le tout, il y a le facteur surnaturel, c’est à dire des interventions divines donc non humaines -même si les exécutants sont des êtres humains- et qui ne sont pas toutes prévisibles ni faciles à reconnaître. A ce stade, aucun analyste ni politologue, ni géopolitologue ni même exégète ne pourra nous être utile car aucun à ma connaissance, ne prend en compte le facteur surnaturel dans ses hypothèses ; seul l’eschatologue -croyant de surcroît- envisage cette dimension et peut l’intégrer dans ses perspectives, ce qui change considérablement l’éclairage de l’ensemble.

Le comité des 300


Avant de décrire un peu plus en quoi consiste le Projet 47, essayons de savoir rapidement qui, en définitive, est derrière ce projet.

Il ne s’agit pas ici de décrire les innombrables officines, plus ou moins secrètes, qui servent à la fois de lieux d’influence, de sélection et de management des élites, de réservoirs d’idées et d’élaboration de grands projets, ils ont tous été décrits par de nombreux ouvrages très documentés : loges maçonniques, Forum économique de Davos, Young leaders, sociétés de pensées, organisations de lobbying internationales, ONU et tous ses organismes internationaux associés, FMI, Banque mondiale etc… sans oublier les partis politiques, tous noyautés eux aussi et soumis à ces organisations cosmopolites… tous servent en réalité, à des degrés divers mais réels, de façon consciente ou inconsciente le même maître, celui dont on ne parle jamais et pour cause : il n’existe pas, ou plutôt il est censé ne pas exister, sauf à l’état de fantasme dans la tête de quelques complotistes en mal de publicité.

Oui mais ces complotistes s’appuient sur des masses de documents, de présomptions et même de preuves qui établissent depuis plus d’un siècle sans aucun doute l’existence de ce pouvoir mondial secret que tout le monde pressent mais n’en connaît pas les membres, ni le fonctionnement, ni la véritable influence sur la marche du monde, ce gouvernement mondial qui agit dans l’ombre et que Walter Rathenau a résumé en une phrase lapidaire :

"Le monde entier est gouverné par 300 israélites que je connais".

Walter Rathenau est le fils du fondateur d’AEG ; juif allemand, il fut ministre des Affaires étrangères de la République de Weimar, assassiné en 1922. Membre de la très haute bourgeoisie, et de la haute bourgeoisie juive, et homme d’Etat, Rathenau est donc crédible quand il s’exprime ainsi ; ces quelques indiscrétions lui ont coûté la vie, c’est facile d’exciter la première organisation antisémite venue pour faire taire les bavards.

Nous ne nous étendrons pas sur ce sujet ici, là encore les ouvrages de référence sur l’implication juive dans le gouvernement du monde sur les deux derniers siècles sont légion, mais il faut bien admettre que cette petite phrase résume l’essentiel :

– le monde entier… que ce soit clair… ce n’est pas anodin ;

– est gouverné… là encore le mot est précis, soyons lucides ;

– par 300 israélites … donc un petit nombre, exclusif notons-le bien (car tout en haut de la pyramide, il n’y a pas de non-juifs), probablement membres des grandes familles juives, dont quelques-unes sont connues du grand public ;

– que je connais… ce qui veut dire qu’ils sont quand même identifiables, du moins partiellement, et si le grand public n’en est pas capable, on peut estimer que certaines élites non juives (chefs d’états, hauts fonctionnaires, milliardaires…) en connaissent l’existence et peuvent en identifier quelques membres (ce qui peut expliquer bien des choses sur les rapports de forces).

Et comment gouverne-t-on ? Par l’argent. Derrière ces 300 israélites, tout le monde sait qu’il y a ce que l’on appelle la Haute finance et la Haute banque et que les Etats ne sont pas souverains car soumis au chantage, au minimum, soit de la dette, soit du krach financier.

Bien sûr, on m’objectera que gravitent autour de ce comité des 300 énormément de personnes qui ne sont pas juives, y compris au niveau des banques, c’est exact. Mais le noyau dur, le centre décisionnel final, c’est ce comité des 300, là-dessus je pense que Rathenau ne se trompait pas et n’exagérait pas, et que, ce qui était valable en 1922 l’est encore plus - mais alors bien plus, et de façon presque palpable - en 2024.

Le projet messianique


Seuls les imbéciles, les naïfs et les ignorants, soit la majorité de nos concitoyens, ne savent pas que depuis deux mille ans la communauté juive caresse un projet messianique basé sur les promesses de Dieu faites à son peuple via les prophètes de l’Ancien Testament - à commencer par Isaïe -, à savoir la domination du monde, l’accaparement et la jouissance de ses richesses.

C’est une promesse divine, or Dieu ne peut pas mentir ni se tromper, donc… dans leur esprit c’est autant inéluctable que légitime et nécessaire.

Or le peuple de Dieu à qui la promesse a été faite, c’étaient les hébreux bibliques, que l’on appelle juifs aujourd’hui, et qui se considèrent comme exclusifs : les non-juifs ne font pas partie du peuple de Dieu d’où selon eux, leur rôle particulier de peuple-prêtre, c’est à dire d’intermédiaire entre Dieu et les hommes. D’où aussi la nécessité de justifier d’une ascendance par les liens du sang et/ou, au moins, par l’appartenance à la communauté judaïque, car le judaïsme, c’est-à-dire la religion, y joue un rôle essentiel d’osmose, de justification et de continuité de l’ensemble.

Cette domination sans partage sur tous les peuples et nations de la terre doit se faire par le Messie et à son avènement. Voilà, très schématiquement, le fondement de leur doctrine même si, évidemment, officiellement elle n’est jamais présentée ainsi, surtout aux goyims (les non-juifs).

Il convient de rappeler, pour la bonne forme et pour ceux qui l’ignorent, que leur Messie est bien venu il y a deux mille ans, c’est Jésus, le Christ (Christ veut dire Messie en grec). Et Jésus (Dieu fait homme, faut-il le rappeler) leur a expliqué que la lecture matérialiste, charnelle et littérale qu’ils faisaient de l’Ecriture était fausse : non seulement la faculté d’enfant de Dieu n’était plus réservée aux seuls juifs mais à tous ceux qui croiront en Lui, mais aussi que la richesse attendue n’était pas d’ordre matériel mais spirituel : ce sont les âmes qui s’enrichissent par la grâce obtenue par la foi, les bonnes œuvres et les sacrements. Quant à la domination mondiale et au regroupement des richesses, ils s’accomplissent de manière inverse à ce qu’ils croyaient : c’est parce que les nations et les peuples rejoignent le peuple de Dieu (qu’on appellera très vite les chrétiens) que ce dernier devient universel et regroupe ses richesses dans une seule entité : la chrétienté, un seul peuple (spirituel) derrière un seul pasteur (le Christ) ayant en commun une seule foi.


Ceci pose un triple problème :

– d’abord un antagonisme certain entre juifs et chrétiens, à cause du Messie : les uns l’attendent encore, les autres l’ont, mais il s’agit du MEME Messie, et il ne peut y en avoir qu’un ;

– ensuite une dispute sur la domination du monde car les deux prétendent être légitimes à l’obtenir puisque les deux s’appuient sur les mêmes textes, sachant que les chrétiens ont en plus reçu l’ordre du Christ d’évangéliser et de baptiser toutes les nations, ce qui veut dire que la chrétienté doit à terme dominer le monde ;

– et enfin celui de la possession du pouvoir spirituel. Dieu ne se partage pas et le Messie est Fils de Dieu ; donc seul l’un des deux possède l’Emmanuel (qui veut dire : Dieu avec nous) ; non seulement il ne peut y avoir qu’un, mais l’autre ne peut et ne doit pas prétendre l’avoir, ce qui sous-entend qu’il ne dispose pas du pouvoir spirituel promis. Et ceci pose aussi un problème sur le statut de peuple de Dieu : les juifs l’ont perdu à l’avènement du Christ puisque, les Evangiles sont formels, les enfants de Dieu sont désormais uniquement constitués de ceux qui croient en Jésus-Christ. Mais les juifs nient ce changement, bien entendu.

On comprend mieux pourquoi les enjeux sont énormes : parce qu’il ne s’agit pas d’une simple controverse religieuse entre les croyances de deux religions, mais bien de la destinée elle-même de la chrétienté et du peuple juif : c’est l’un ou l’autre. Enjeux et problématiques que ne partagent pas les autres religions, ils sont intrinsèques aux deux antagonistes à cause du Messie, cas unique que les deux se disputent.

Voilà pourquoi nous ne sommes guère étonnés lorsque nous trouvons presque systématiquement un ou des juifs parmi les ennemis de la chrétienté, à chaque fois qu’il y a un événement destiné à la combattre, la discréditer, la déformer, la déstabiliser ou l’annihiler.

Et voilà pourquoi les catholiques considèrent, à juste titre, que leur ennemi le plus farouche est le judaïsme, qu’il est le chef de file, l’inspirateur ou au minimum le complice de pratiquement tous les projets destinés à détruire l’Eglise, et par extension la chrétienté, et que l’expression utilisée par saint Jean dans l’Apocalypse « la synagogue de Satan » est à prendre dans son sens littéral : oui la synagogue est le principal instrument de Satan contre le Christ et ses enfants, même si évidemment il n’est pas le seul, et qu’il se sert des autres ennemis de la chrétienté, souvent à leur insu, pour parvenir à ses fins.

L’expansion de la Synagogue


Les juifs n’ont jamais abandonné leur projet messianique, bien au contraire. Nous n’allons pas faire un cours d’histoire ici mais seulement en rappeler quelques traits. Il faut toujours avoir à l’esprit, pour bien comprendre les événements et leurs motivations profondes, que Satan, dès le début, a formé une immense coalition antichrétienne au sein de laquelle, très souvent, on retrouve des juifs comme inspirateurs, coordinateurs, idéologues ou même acteurs parce que, je le rappelle, les juifs et les chrétiens revendiquent le même statut, constituer le peuple de Dieu, et veulent en obtenir les mêmes fruits : la domination du monde. Compte-tenu de sa nature intrinsèque, d’être numériquement très faible, face à un adversaire universel qui convertit des nations entières, le monde juif utilise comme méthodes principales la dissimulation, la subversion et la manipulation. Les innombrables intermédiaires, quels qu’ils soient (par exemple la franc-maçonnerie), savent très rarement pour qui ils travaillent en réalité. Tout réside dans le fait que le projet messianique juif ne peut pas laisser les chrétiens occuper la place qui leur est due. C’est l’un ou l’autre, alors que l’inverse n’est pas vrai : les chrétiens peuvent cohabiter sans problème avec les juifs, dans la mesure où ceux-ci ne manifestent pas d’hostilité - même dissimulée- à leur égard, et ne cherchent pas à pervertir les idées et les valeurs.

Affaiblir la chrétienté, la subvertir, la pervertir, pour qu’elle s’effrite puis s’effondre et s’efface, voilà l’étape indispensable pour que le projet messianique de la Synagogue de Satan puisse avancer, la remplacer et dominer le monde. N’oublions pas que Synagogue et Satan sont extrêmement liés et il est souvent difficile de les départager dans les grands événements de l’histoire, tant Satan utilise la synagogue comme point d’appui et moteur de l’ensemble.

Une de ses plus grandes victoires fut la scission de la chrétienté via la Réforme protestante. Avec ses alliés protestants - faux chrétiens et vrais judaïques au rabais -, la synagogue a pris la main sur les Etats-Unis, pays très vite sous domination judéo-protestante, via notamment la maçonnerie.

En Europe, on peut retenir comme étape majeure la Révolution française, pas seulement pour sa dimension antimonarchique et anticatholique, mais aussi parce qu’elle a eu pour conséquence, entre autres, la déclaration des Droits de l’homme et l’émancipation des juifs ; deux idées qui ne sont pas venues toutes seules. L’une a pour but de remplacer un système (Christique – Dieu fait homme) par un autre (Humaniste – l’homme fait dieu), et l’autre affranchit la Synagogue des barrières qui empêchaient son expansion.

Pour bien comprendre cette expansion, et la puissance obtenue en très peu de temps (moins d’un siècle), il suffit de savoir qu’à la fin du XIXe siècle, le monde civilisé était pris en étau entre deux systèmes, deux doctrines, opposées en apparence, mais ayant le même fondement (le matérialisme) et les mêmes géniteurs : le capitalisme libéral et le communisme. Que les deux aient de multiples variantes, que les deux aient séduits d’innombrables populations, peu importe : les deux sont d’inspiration et d’essence judaïque : idéologies et doctrines, acteurs, dirigeants, entraîneurs, diffuseurs… dans les deux cas le noyau est juif, relayé ensuite par des quantités de personnes, ce qui prouve que la domination juive du monde civilisé avait commencé pour de bon.

D’où son corollaire immédiat : l’affaiblissement du christianisme et la disparition des régimes catholiques et des derniers empires centraux chrétiens (rôle de la Première guerre mondiale).

D’où l’apparition du sionisme : le premier congrès sioniste s’est tenu à Bâle en 1897. C’est parce qu’elle avait obtenu l’émancipation en Europe moins d’un siècle auparavant, et grâce à l’expansion économique sans précédent du XIXè siècle, que la diaspora juive, et son futur comité des 300, s’est sentie capable d’enclencher une phase déterminante de son histoire : le sionisme.

Qu’est-ce que le sionisme en réalité ? 

C’est la prise de conscience par une partie de l’élite, que les promesses liées au Messie commençaient à s’accomplir concrètement ; les "Protocoles des sages de Sion", qui sont en réalité le compte-rendu des actes des groupes de travail du congrès sioniste de Bâle, montrent bien que dans leur esprit la domination mondiale est à leur portée. L’objectif s’est transformé en certitude. En fait, cette élite de la synagogue a cru comprendre que les promesses faites à leur peuple s’accomplissaient par eux et qu’en conséquence c’était eux qui faisaient le travail du Messie, d’où l’état d’esprit devenu majoritaire dans leurs rangs et que Bernard Baruch a résumé dans cette formule lapidaire mais oh combien éclairante : « le Messie c’est le peuple juif dans son ensemble ».

Je crois que c’est là le secret du judaïsme et du sionisme : en accomplissant lui-même les promesses du Messie, en se faisant Messie lui-même, il se divinise et devient Dieu lui-même puisque le Messie est Dieu. Donc on adore une idée de l’homme devenu un dieu, et cet homme c’est le juif, c’est le monde judaïsé, dont la mentalité matérialiste a remplacé l’idéal chrétien, et qui a permis à la Synagogue de prendre la direction du monde, par le biais de l’argent (monopolisation effective des richesses, même s’il leur faut en partager un peu) et des idées : on disait tout à l’heure que déjà au début du XXè siècle, les peuples n’avaient que deux choix principaux, capitalisme ou socialo-communisme, et que ces deux choix sont d’essence et d’inspiration juive. Il y a indéniablement dès cette époque une domination juive effective sur le monde (un auteur juif, Yuri Slezkine, a appelé le XXè siècle « Le siècle juif » et l’a démontré dans son livre), qui n’a fait que s’accentuer par le progrès économique et scientifique, qui ne sont que la concrétisation dans les faits de la conception matérialiste économique du monde de la Synagogue.

Et donc le sionisme avait pour objet, après avoir entériné la progression et l’accomplissement à terme des deux premiers volets (domination du monde et accaparement des richesses), de mettre en œuvre le troisième volet des œuvres à accomplir par le Messie : le retour du peuple juif en Terre promise. C’est fait depuis 1948 la boucle est bouclée et on doit en conclure que le Messie est bien parmi nous, non pas en tant qu’homme mais en tant que peuple.

Le projet 47

Et on en arrive au Projet 47. Pour comprendre le Projet 47 il était nécessaire d’en expliquer d’abord toute la genèse et l’état d’esprit qu’il implique. Car pour savoir ce qui se cache derrière le 47, il faut connaître la signification de ce nombre, et ensuite connaître l’historique et la vraie trame de l’idéologie et des projets de la Synagogue.

47 c’est le nombre du Messie en numération hébraïque. Cette valeur est valable pour les juifs comme pour les chrétiens.

Pour les chrétiens, Jésus fut le Messie promis aux juifs et au monde entier. Le nombre du Christ en gloire, c’est le 47. Jésus s’écrit Ieshoua en hébreu, soit Yod 10 + He 5 + Schin 21 + Wav 6 + He 5 = 47.

De son côté, Jean-Gaston Bardet parvient à un résultat similaire : il révèle que le nom de gloire du Christ « est composé du Shin, symbole de l’humanité du Christ, intégré dans le tétragramme YHWH représentant la Trinité. Ce qui donne : YHShWH. Ce nom de gloire vaut 47. »

Revenons à la Synagogue

Officiellement, tous les juifs attendent encore le Messie ; cependant la majorité de leur élite, dont le comité des 300, estime qu’en tant que peuple ils incarnent le Messie et en ont accompli par eux-mêmes les promesses, nous venons de le voir. Ceci n’est pas officiel et n’est jamais exprimé tel quel, au contraire ils laissent les juifs religieux, rabbins en tête, continuer à caresser l’idée de l’arrivée d’un Messie individuel, à l’espérer et à l’annoncer.

En fait ils savent tous que le Messie est collectif, qu’il est déjà en action, déjà là, déjà accompli, mais il leur reste une dernière étape à accomplir et cette étape est probablement la plus secrète de toutes.

La kabbale a confirmé le nombre (47) et fixé l’échéance au 20 janvier 2025, date d’entrée en fonction du 47è Président des Etats-Unis. Tout le monde voit l’allusion, la symbolique, et la comprend d’autant mieux quand on connaît la signification du 47.
Comment le sait-on ?

Parce que les élites juives, civiles et rabbiniques, ont demandé à l’ensemble des juifs du monde de réciter une prière mondiale pour demander le Messie le 21 février 2021 : ce jour-là, tous les juifs du monde devaient réciter la même prière à la même heure, 18h heure de Jérusalem.

Or le 21 février 2021 est distant de 47 mois, au jour près, du 20 janvier 2025.

Donc les élites juives relient elles-mêmes le Messie (47) au 47è Président et l’annoncent 47 mois auparavant.

Pourquoi les Etats-Unis ?

Parce que les Etats-Unis sont et restent, quoiqu’on en dise, la première puissance mondiale, et que celle-ci est entre leurs mains : « Nous le peuple juif contrôlons l’Amérique, et les Américains le savent. » (Ariel Sharon en 2001, alors Premier Ministre d’Israël en exercice).

Quelle est donc la nature du Projet 47 ?

C’est ici que nous entrons dans la grande inconnue. Qu’ont-ils en tête en faisant coïncider le Messie avec le 47e Président, sachant que le Messie est en réalité une entité collective ?

Nous n’avons pas la réponse à cette question, et personne ne l’a d’ailleurs, tellement le projet est maintenu dans le secret le plus absolu, mais il existe bien, l’écart de 47 mois entre leur prière mondiale et le mandat du président américain le prouve.

Nous ne pouvons que formuler quelques hypothèses :

1) S’agit-il de confier à cet homme, ou cette femme, le rôle de Messie individuel ?

Je ne le crois pas. Le Christ est unique et Satan n’a pas l’autorisation de l’imiter à ce point ; aucun homme ne peut se faire Dieu en dehors de la pâle imitation actuelle de l’homme divinisé par la science, la technique et l’affranchissement de la loi naturelle.

Par contre, ce personnage peut représenter le messianisme vainqueur et symboliser, par ses œuvres, ses décisions et ses prises de position, la domination de la synagogue sur le monde, sans être lui-même ni le Messie (pour les juifs), ni l’Antéchrist (pour les autres).

2) S’agit-il de déclarer à la face des peuples la domination effective du monde juif ?

C’est-à-dire, de proclamer devant tous l’accomplissement du rêve juif : la domination du monde ? Là encore, je ne le crois pas. La prudence impose, quand vous n’êtes que quelques dizaines de millions d’individus face à 8 milliards, de prendre quelques précautions. Même si vous contrôlez les élites, un retournement incontrôlable de la masse est toujours possible. Et puis, je le répète, les goyims doivent-ils être mis au courant ? Je ne le crois pas. La stratégie s’apparente plus, actuellement, à un abrutissement des masses selon la formule du pain et des jeux, une totale dépendance au système ce qui veut dire en réalité soumission à celui-ci, et un contrôle toujours plus précis des individus, rendu possible grâce au numérique, qui annihile toute tentative d’opposition, et à terme, de résistance. Mais aller dire à la face des peuples « Nous les juifs vous contrôlons et vous dirigeons » ce serait de la pure folie ; c’est déjà le cas, pas besoin de le dévoiler. Donc il ne faut pas s’attendre à ce genre d’annonce.

3) S’agit-il de commencer une nouvelle ère ?

Je crois qu’il faut chercher plutôt de ce côté-là. En fait, ils ne sont pas au début de l’œuvre mais à la fin. La prise de contrôle du monde s’achève, et les ennemis sont annihilés, ou presque. On ne peut pas supprimer tous les opposants ou les récalcitrants, mais on peut les mettre au pas ; les empêcher de nuire, de réagir. 

L’ennemi numéro un c’est la chrétienté, je l’ai expliqué. Celle-ci est globalement éclatée en 3 entités : catholiques, protestants, orthodoxes. 

Les protestants sont de faux chrétiens, on pourrait dire la version judaïsée de la chrétienté, ils ne sont pas dangereux. 

Les catholiques sont à l’agonie, le plan de destruction du catholicisme commencé au concile est presque achevé, Bergoglio devrait avoir le temps d’ici les prochains mois de terminer son travail de destruction, qui devrait aboutir, selon moi, à une double explosion : la suppression de la Présence Réelle d’une part, et l’éclatement de l’Eglise par un grand schisme d’autre part. Je rappelle que la guerre est religieuse et que l’ennemi principal c’est le Vatican : c’est cette dernière serrure qui doit céder, pour que les juifs puissent récupérer l’Emmanuel sans concurrent. 

Quant au monde orthodoxe, les gréco-byzantins sont au niveau des catholiques conciliaires, donc sans danger ; il reste les Russes, le seul faux pas involontaire. Ils croyaient avoir annihilé la religion en Russie avec le communisme, elle a ressuscité de ses cendres, donnant raison à la Vierge de Fatima selon laquelle la Russie se convertira. Non seulement elle s’est convertie, mais elle tient tête à l’Occident pour ces raisons : c’est le seul et dernier pays chrétien qui s’oppose non seulement à eux, mais à leur système, dans les domaines de la morale mais aussi de la géopolitique et du fonctionnement économique et social (en gros la Russie ne veut pas -ou plus exactement ne veut plus - obéir au comité des 300). On l’a bien compris, le sort de la Russie est en voie de résolution, il faut l’abattre (surtout le régime) et la soumettre, l’opération est en cours, voilà pourquoi ils ont lancé la guerre en Ukraine et voilà pourquoi ils disent qu’il est impératif que la Russie ne doit pas gagner. Pas pour favoriser l’Ukraine, mais parce que c’est le dernier pays chrétien qui leur tient tête.

Reste les musulmans. Je pense, mais je peux me tromper, que les opérations en cours à Gaza ont été suscitées pour mettre au pas le monde musulman dans son ensemble, pour le forcer à effectuer lui aussi sa soumission. Comment je ne sais pas, mais il semblerait bien que ce soit l’objectif sous-jacent, parce que les répercussions de cette affaire dépassent largement la Palestine, c’est tout le monde musulman qui est impacté, y compris celui installé en Europe. Les Israéliens leur font la guerre avec des armes, les Français leur font la guerre avec la laïcité, dans les deux cas c’est leur soumission au système qui est recherchée.

On peut donc estimer que tout converge pour la fin de l’année (2024) : l’objectif est d’être prêts pour le 47e président, donc pour le 5 novembre (date du vote) et le 20 janvier suivant (date de prise de fonction du nouveau Président). D’ici là, il leur faut avoir résolu le problème russe, enclenché la soumission musulmane, et terminé avec les catholiques.

Je pense donc que pour eux, la nouvelle ère messianique, c’est-à-dire celle où ils sont les seuls maîtres en place sans véritable adversaire ou concurrent, doit s’ouvrir au 47e Président, le 20 janvier 2025, ou bien à partir de cette date.

Voilà ce que signifierait le Projet 47, on verra bien au vu des événements.

Que va-t-il se passer concrètement pour le 47e Président ?

Je vais me permettre ici d’introduire une dimension que les analystes ne prennent jamais en compte : le surnaturel. Dans de tels enjeux, Dieu a son mot à dire, et le démon n’a jamais eu la possibilité de faire tout ce qu’il voulait. Ses projets peuvent êtres perturbés, contrecarrés, retardés par des éléments perturbateurs qui n’ont pas d’explication rationnelle, sauf une intervention divine via, par exemple, la Vierge Marie.

Ce fut le cas de l’élection de Trump en 2016. C’est le cas de Poutine, homme du système, devenu ennemi de ce même système. De fâcheux imprévus qui peuvent tourner au cauchemar pour notre comité des 300 et tous ceux qui gravitent autour et exécutent leurs projets.

Si le président français Emmanuel Macron veut envoyer des troupes en Ukraine et cherche à y inciter ses alliés, ce n’est pas par solidarité envers l’Ukraine mais parce que ses « patrons » doivent résoudre le conflit (en clair : faire tomber la Russie) d’ici la fin de l’année.

Le comité des 300 lui-même est loin d’être homogène ; il faut bien avoir à l’esprit que des clans, des intérêts, des points de vue, des méthodes divergents, et donc des désaccords, impactent les décisions, les calendriers et les projets.

Et enfin, même sous contrôle, les intermédiaires placés à des postes de responsabilité n’acquiescent pas toujours aux projets occultes, ou se trouvent dans des situations où ils ne peuvent les exécuter en l’état.

Tout ça pour dire qu’il y a toujours, même pour les hommes les plus puissants du monde, un fossé entre la théorie et la pratique, entre les objectifs et les résultats sur le terrain, les ordres donnés et leur exécution, et qu’il faut constamment s’adapter aux circonstances, corriger, rebondir, réajuster, abandonner, supprimer… quelles que soient les précautions et les anticipations prises.

Et tous ces problèmes internes nous sont cachés, ce n’est pas la presse qui va en parler, ni les individus concernés ; nous devons donc souvent deviner ce qui se passe à la réaction de ces Messieurs et en fonction de la nature des faits et des événements.

Je rappelle aussi que l’élection américaine du 5 novembre 2024 est particulièrement sous le signe de Satan, car celui-ci avait déjà retenu la date. A Medjugorje, sa fausse Vierge a demandé qu’on honore sa naissance au 5 août et non plus au 8 septembre. Comme si le Ciel pouvait se tromper durant des siècles et même laisser l’Eglise définir un dogme au 8 décembre (l’Immaculée Conception) donc à une date qui serait fausse. Car si elle est née un 8 septembre, elle est conçue 9 mois avant, soit un 8 décembre. Et si la naissance est un 5 août, la conception est alors un 5 novembre.

Par conséquent, si le démon nous indique le 5 novembre pour son « infernale conception » c’est qu’il y a une raison. Or le 5 novembre 2024 tombe très bien puisque c’est l’élection du 47e Président, le 47 désignant le Messie, on l’a dit, et ce Messie c’est la Synagogue de Satan, la fausse vierge hébraïque dont parle la Salette. Pas d’erreur donc sur ce qui sort au 5 novembre et commence son ère au 20 janvier suivant.

Mais voilà, comme je le disais en préambule, le Ciel tend à s’inviter dans les jolis projets de la Synagogue et à les perturber.

L’affiche de la présidentielle américaine 2024 est, pour le moment, un duel Trump-Biden.

Trump n’est sûrement pas l’homme choisi par le comité des 300, même s’il est sioniste (de toute façon c’est une condition exigée pour tout candidat quel qu’il soit). Et puis l’élite juive a souvent tendance à être de gauche, donc plutôt de sensibilité Démocrate.

La place du 47e est gardée par Joe Biden ; bien évidemment ce n’est pas lui, car s’il était réélu il serait toujours le 46e Président, mais on lui a fixé pour mission de garder la place au chaud pour celui ou celle qui se dévoilera probablement au dernier moment. Ceci est la seule explication plausible au fait que d’une part Biden se représente alors que sa sénilité est évidente, remarquée même par son camp et raillée par ses adversaires, et que d’autre part on l’ait laissé si facilement remporter les Primaires sans véritable concurrent. L’ordre vient de très haut.

Par contre, la présence de l’outsider Républicain Donald Trump n’était sûrement pas dans le plan, voilà pourquoi je parle d’intervention divine perturbatrice (et inattendue), et ceci explique l’acharnement judiciaire à son sujet, l’accumulation impressionnante de procès sur tous les sujets qu’ils ont pu trouver, pour l’empêcher coûte que coûte de se représenter. Et si Trump est encore en vie aujourd’hui, c’est probablement dû à quelques amitiés au sein du comité des 300, ou bien à des capacités de chantage que nous ignorons. Je le redis, nous petit peuple ignorons qui dirige le monde, mais pas certaines élites ; Trump ou Poutine en font probablement partie, voilà pourquoi ils savent sur qui il faut mettre la pression. ça marche dans les deux sens.


Par conséquent la stratégie paraît claire : le candidat qui doit gagner le 5 novembre est très certainement le Démocrate, quitte à tricher encore une fois, comme ils l’ont fait en 2020 pour reprendre la main et évincer Trump. Ceci me paraît être leur projet avec certitude.

Ensuite, l’inconnue réside dans le fait qu’on ne sait pas encore si celui ou celle choisi pour être le 47e Président, qui doit être selon moi forcément juif, ce qui n’est pas le cas de Biden, sera révélé peu de temps avant l’élection, remplaçant le candidat Biden à la dernière minute, dans un contexte et une situation arrangés pour la circonstance (l’actualité internationale est suffisamment riche pour « organiser » de grands changements), ou bien ne se révèlera qu’après l’élection, c’est-à-dire au cours d’un second mandat que Biden ne finira jamais. Dans ce cas il faudra bien faire attention au Vice-président(e), ce sera lui le futur 47.

Que ce soit une sorte de sauveur remplaçant Biden au pied levé avant ou après son élection, je pense que cette nouvelle ère sera mort-née et que l’Amérique est déjà condamnée, car si contre toute attente Trump est élu, la situation sera insupportable pour le comité des 300, tous leurs projets annoncés tombant à l’eau, donc ils sont capables de tout envoyer en l’air, et si Trump n’est pas élu, le pays basculera dans la guerre civile, les Républicains refusant certainement la triche pour une seconde fois.

Et si le divin s’invitait dans cette affaire ?

Mais "à toute chose malheur est bon", nous dit le proverbe.
N’oublions pas que nous spéculons ici sur une période bien particulière, appelée "fin du monde" par les uns, "fin du temps des nations" par les autres, ou "chute de Babylone" par les troisièmes.
Quand on parle des projets du Comité des 300 et de l’élite juive en général, tout a l’air d’aller de soi. Bien sûr que non. Par exemple, la destruction et la mort de l’Eglise catholique, même si c’est envisagé sérieusement, est un événement qui, s’il a lieu, très certainement sur le modèle de la Passion de son divin Maître, ne dure pas : après la mort et le tombeau, il y a la Résurrection. Il en va de même pour tous les projets du démon : vaincre la chrétienté, amorcer une nouvelle ère par l’intermédiaire de la Synagogue, c’est bien joli, mais il ne peut s’agir que d’un projet mort-né sans avenir. Le Bien reprendra ses droits, c’est une certitude, et les méchants seront confondus.

Et puis, plus on va avancer vers les grandes échéances, plus vont se produire des événements que personne ne peut imaginer, car Dieu réserve au monde des interventions qu’il tient secrètes ; non seulement son action est annoncée de façon énigmatique (la chute de Babylone dans l’Apocalypse, par exemple) mais aussi parce que, nous le savons, sa façon d’agir sera inédite, sans précédents, et exceptionnelle.

Alors, pourquoi ne pas imaginer une sorte de détournement par notre Seigneur, Jésus-Christ, des projets de la synagogue à son profit ?

L’épisode de la conversion d’Alphonse Ratisbonne m’a donné cette idée, parce que celle-ci a eu lieu un 20 janvier, le 20 janvier 1842 ; or la Synagogue espère ouvrir son ère le 20 janvier 2025. Même date, même type d’individu, Ratisbonne était juif et athée, et peut-être même mode opératoire : ce jour-là Ratisbonne était à Rome, influencé par un ami catholique qui cherchait à le convertir, et qui l’incite à entrer dans une église, dans laquelle la Sainte Vierge lui apparaitra : « elle ne m’a pas parlé, mais j’ai tout compris », dira-t-il, et il ressent comme des écailles qui lui tombent des yeux. Un miracle à l’origine d’une conversion fulgurante pour celui qui finira prêtre Jésuite.

Et pourquoi pas ?

Pourquoi le 47 ne serait-il pas NOTRE 47 ?

Après tout, 47 est la valeur numérique du mot Ieshoua, Jésus en hébreu, et c’est aussi pour les juifs le nombre du Messie (comme pour nous ! alors que pour eux ce n’est pas Jésus) puisqu’ils font une prière mondiale pour demander le Messie 47 mois avant l’investiture du 47e président !

Par quelle extraordinaire coïncidence retombent-ils sur le même chiffre pour la même chose ?

Comment se fait-il qu’un de leurs plus célèbres kabbalistes, le rabbin Kaduri, mort en 2006, auteur de plusieurs prophéties dont certaines autour du Messie, ait déclaré que « Jésus est le nom du Messie », et que ce dernier se révèlerait peu après la mort d’Ariel Sharon (décédé -pardon, débranché;- le 11 janvier 2014) ?

Ne serait-ce pas en réalité l’annonce d’un de ces grands secrets de Dieu, celui de la fameuse « conversion des juifs » devant avoir lieu à la fin du monde et qui serait autant massive qu’inattendue et fulgurante. Et pourquoi pas ? Tout est possible à Dieu.

Conclusion


Le Projet 47, c’est l’entrée dans l’ère de l’hégémonie et de la domination des élites juives, du judaïsme et de l’esprit 
juif sur le monde (le tout formant leur « Messie »), et cette ère, nous disent-ils avec leurs signes ésotériques, commencerait à l’investiture du 47e Président américain, le 20 janvier 2025.


Mais puisque le 47 est aussi le chiffre du Christ en gloire, il n’est pas interdit de penser que l’inverse peut se passer et qu’en réalité, ce sera la victoire du Christ sur le monde, le démon et la synagogue. Et le signe de la conversion en masse des juifs à la fin du monde comme le pressent la tradition chrétienne.

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Le 26 mai 2024, Alexandre Lebreton écrit :

"Louis d'Alencourt, auteur du blog « Le Grand Réveil » a été rappelé à Dieu en ce mois de Marie. Catholique spécialisé dans l'eschatologie, il détectait minutieusement tous les indices symboliques relatifs à la fin des temps. R.I.P."